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SUITE DE L’HISTOIRE DES ROIS DE JUDA ET DES ROIS D’ISRAËL JUSQU’A LA DESTRUCTION DU ROYAUME D’ISRAËL, 1:1–17:41

Maladie et mort d’Achazia, roi d’Israël

Moab se révolta contre Israël, après la mort d’Achab. Or Achazia tomba par le treillis de sa chambre haute à Samarie, et il en fut malade. Il fit partir des messagers, et leur dit: Allez, consultez Baal-Zebub, dieu d’Ekron, pour savoir si je guérirai de cette maladie. Mais l’ange de l’Eternel dit à Elie, le Thischbite: Lève-toi, monte à la rencontre des messagers du roi de Samarie, et dis-leur: Est-ce parce qu’il n’y a point de Dieu en Israël que vous allez consulter Baal-Zebub, dieu d’Ekron? C’est pourquoi ainsi parle l’Eternel: Tu ne descendras pas du lit sur lequel tu es monté, car tu mourras. Et Elie s’en alla.

Les messagers retournèrent auprès d’Achazia. Et il leur dit: Pourquoi revenez-vous? Ils lui répondirent: Un homme est monté à notre rencontre, et nous a dit: Allez, retournez vers le roi qui vous a envoyés, et dites-lui: Ainsi parle l’Eternel: Est-ce parce qu’il n’y a point de Dieu en Israël que tu envoies consulter Baal-Zebub, dieu d’Ekron? C’est pourquoi tu ne descendras pas du lit sur lequel tu es monté, car tu mourras. Achazia leur dit: Quel air avait l’homme qui est monté à votre rencontre et qui vous a dit ces paroles? Ils lui répondirent: C’était un homme vêtu de poil et ayant une ceinture de cuir autour des reins. Et Achazia dit: C’est Elie, le Thischbite.

Il envoya vers lui un chef de cinquante avec ses cinquante hommes. Ce chef monta auprès d’Elie, qui était assis sur le sommet de la montagne, et il lui dit: Homme de Dieu, le roi a dit: Descends! 10 Elie répondit au chef de cinquante: Si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et te consume, toi et tes cinquante hommes! Et le feu descendit du ciel et le consuma, lui et ses cinquante hommes.

11 Achazia envoya de nouveau vers lui un autre chef de cinquante avec ses cinquante hommes. Ce chef prit la parole et dit à Elie: Homme de Dieu, ainsi a dit le roi: Hâte-toi de descendre! 12 Elie leur répondit: Si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et te consume, toi et tes cinquante hommes! Et le feu de Dieu descendit du ciel et le consuma, lui et ses cinquante hommes.

13 Achazia envoya de nouveau un troisième chef de cinquante avec ses cinquante hommes. Ce troisième chef de cinquante monta; et à son arrivée, il fléchit les genoux devant Elie, et lui dit en suppliant: Homme de Dieu, que ma vie, je te prie, et que la vie de ces cinquante hommes, tes serviteurs, soient précieuses à tes yeux! 14 Voici, le feu est descendu du ciel et a consumé les deux premiers chefs de cinquante et leurs cinquante hommes: mais maintenant, que ma vie soit précieuse à tes yeux!

15 L’ange de l’Eternel dit à Elie: Descends avec lui, n’aie aucune crainte de lui. Elie se leva et descendit avec lui vers le roi. 16 Il lui dit: Ainsi parle l’Eternel: Parce que tu as envoyé des messagers pour consulter Baal-Zebub, dieu d’Ekron, comme s’il n’y avait en Israël point de Dieu dont on puisse consulter la parole, tu ne descendras pas du lit sur lequel tu es monté, car tu mourras.

17 Achazia mourut, selon la parole de l’Eternel prononcée par Elie. Et Joram régna à sa place, la seconde année de Joram, fils de Josaphat, roi de Juda; car il n’avait point de fils.

18 Le reste des actions d’Achazia, et ce qu’il a fait, cela n’est-il pas écrit dans le livre des Chroniques des rois d’Israël?

Elie enlevé au ciel

Lorsque l’Eternel fit monter Elie au ciel dans un tourbillon, Elie partait de Guilgal avec Elisée. Elie dit à Elisée: Reste ici, je te prie, car l’Eternel m’envoie jusqu’à Béthel. Elisée répondit: L’Eternel est vivant et ton âme est vivante! je ne te quitterai point. Et ils descendirent à Béthel. Les fils des prophètes qui étaient à Béthel sortirent vers Elisée, et lui dirent: Sais-tu que l’Eternel enlève aujourd’hui ton maître au-dessus de ta tête? Et il répondit: Je le sais aussi; taisez-vous. Elie lui dit: Elisée, reste ici, je te prie, car l’Eternel m’envoie à Jéricho. Il répondit: L’Eternel est vivant et ton âme est vivante! je ne te quitterai point. Et ils arrivèrent à Jéricho. Les fils des prophètes qui étaient à Jéricho s’approchèrent d’Elisée, et lui dirent: Sais-tu que l’Eternel enlève aujourd’hui ton maître au-dessus de ta tête? Et il répondit: Je le sais aussi; taisez-vous. Elie lui dit: Reste ici, je te prie, car l’Eternel m’envoie au Jourdain. Il répondit: L’Eternel est vivant et ton âme est vivante! je ne te quitterai point. Et ils poursuivirent tous deux leur chemin. Cinquante hommes d’entre les fils des prophètes arrivèrent et s’arrêtèrent à distance vis-à-vis, et eux deux s’arrêtèrent au bord du Jourdain. Alors Elie prit son manteau, le roula, et en frappa les eaux, qui se partagèrent çà et là, et ils passèrent tous deux à sec.

Lorsqu’ils eurent passé, Elie dit à Elisée: Demande ce que tu veux que je fasse pour toi, avant que je sois enlevé d’avec toi. Elisée répondit: Qu’il y ait sur moi, je te prie, une double portion de ton esprit! 10 Elie dit: Tu demandes une chose difficile. Mais si tu me vois pendant que je serai enlevé d’avec toi, cela t’arrivera ainsi; sinon, cela n’arrivera pas.

11 Comme ils continuaient à marcher en parlant, voici, un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l’un de l’autre, et Elie monta au ciel dans un tourbillon.

Début du ministère d’Elisée; ses premiers miracles

12 Elisée regardait et criait: Mon père! mon père! Char d’Israël et sa cavalerie! Et il ne le vit plus. Saisissant alors ses vêtements, il les déchira en deux morceaux, 13 et il releva le manteau qu’Elie avait laissé tomber. Puis il retourna, et s’arrêta au bord du Jourdain; 14 il prit le manteau qu’Elie avait laissé tomber, et il en frappa les eaux, et dit: Où est l’Eternel, le Dieu d’Elie? Lui aussi, il frappa les eaux, qui se partagèrent çà et là, et Elisée passa.

15 Les fils des prophètes qui étaient à Jéricho, vis-à-vis, l’ayant vu, dirent: L’esprit d’Elie repose sur Elisée! Et ils allèrent à sa rencontre, et se prosternèrent contre terre devant lui. 16 Ils lui dirent: Voici, il y a parmi tes serviteurs cinquante hommes vaillants; veux-tu qu’ils aillent chercher ton maître? Peut-être que l’Esprit de l’Eternel l’a emporté et l’a jeté sur quelque montagne ou dans quelque vallée. Il répondit: Ne les envoyez pas. 17 Mais ils le pressèrent longtemps; et il dit: Envoyez-les. Ils envoyèrent les cinquante hommes, qui cherchèrent Elie pendant trois jours et ne le trouvèrent point. 18 Lorsqu’ils furent de retour auprès d’Elisée, qui était à Jéricho, il leur dit: Ne vous avais-je pas dit: N’allez pas?

19 Les gens de la ville dirent à Elisée: Voici, le séjour de la ville est bon, comme le voit mon seigneur; mais les eaux sont mauvaises, et le pays est stérile. 20 Il dit: Apportez-moi un plat neuf, et mettez-y du sel. Et ils le lui apportèrent. 21 Il alla vers la source des eaux, et il y jeta du sel, et dit: Ainsi parle l’Eternel: J’assainis ces eaux; il n’en proviendra plus ni mort, ni stérilité. 22 Et les eaux furent assainies, jusqu’à ce jour, selon la parole qu’Elisée avait prononcée.

23 Il monta de là à Béthel; et comme il cheminait à la montée, des adolescents sortirent de la ville, et se moquèrent de lui. Ils lui disaient: Monte, chauve! monte, chauve! 24 Il se retourna pour les regarder, et il les maudit au nom de l’Eternel. Alors deux ours sortirent de la forêt, et déchirèrent quarante-deux de ces adolescents[a].

25 De là il alla sur la montagne du Carmel, d’où il retourna à Samarie.

Joram, roi d’Israël; victoire sur les Moabites

Joram, fils d’Achab, régna sur Israël à Samarie, la dix-huitième année de Josaphat, roi de Juda. Il régna douze ans.

Il fit ce qui est mal aux yeux de l’Eternel, non pas toutefois comme son père et sa mère. Il renversa les statues de Baal que son père avait faites; mais il se livra aux péchés de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait fait pécher Israël, et il ne s’en détourna point.

Méscha, roi de Moab, possédait des troupeaux, et il payait au roi d’Israël un tribut de cent mille agneaux et de cent mille béliers avec leur laine. A la mort d’Achab, le roi de Moab se révolta contre le roi d’Israël. Le roi Joram sortit alors de Samarie, et passa en revue tout Israël. Il se mit en marche, et il fit dire à Josaphat, roi de Juda: Le roi de Moab s’est révolté contre moi; veux-tu venir avec moi attaquer Moab? Josaphat répondit: J’irai, moi comme toi, mon peuple comme ton peuple, mes chevaux comme tes chevaux. Et il dit: Par quel chemin monterons-nous? Joram dit: Par le chemin du désert d’Edom.

Le roi d’Israël, le roi de Juda et le roi d’Edom partirent; et après une marche de sept jours, ils manquèrent d’eau pour l’armée et pour les bêtes qui la suivaient. 10 Alors le roi d’Israël dit: Hélas! l’Eternel a appelé ces trois rois pour les livrer entre les mains de Moab. 11 Mais Josaphat dit: N’y a-t-il ici aucun prophète de l’Eternel, par qui nous puissions consulter l’Eternel? L’un des serviteurs du roi d’Israël répondit: Il y a ici Elisée, fils de Schaphath, qui versait l’eau sur les mains d’Elie. 12 Et Josaphat dit: La parole de l’Eternel est avec lui. Le roi d’Israël, Josaphat et le roi d’Edom descendirent auprès de lui.

13 Elisée dit au roi d’Israël: Qu’y a-t-il entre moi et toi? Va vers les prophètes de ton père et vers les prophètes de ta mère. Et le roi d’Israël lui dit: Non! car l’Eternel a appelé ces trois rois pour les livrer entre les mains de Moab. 14 Elisée dit: L’Eternel des armées, dont je suis le serviteur, est vivant! si je n’avais égard à Josaphat, roi de Juda, je ne ferais aucune attention à toi et je ne te regarderais pas. 15 Maintenant, amenez-moi un joueur de harpe. Et comme le joueur de harpe jouait, la main de l’Eternel fut sur Elisée. 16 Et il dit: Ainsi parle l’Eternel: Faites dans cette vallée des fosses! des fosses! 17 Car ainsi parle l’Eternel: Vous n’apercevrez point de vent et vous ne verrez point de pluie, et cette vallée se remplira d’eau, et vous boirez, vous, vos troupeaux et votre bétail. 18 Mais cela est peu de chose aux yeux de l’Eternel. Il livrera Moab entre vos mains; 19 vous frapperez toutes les villes fortes et toutes les villes d’élite, vous abattrez tous les bons arbres, vous boucherez toutes les sources d’eau, et vous ruinerez avec des pierres tous les meilleurs champs.

20 Or le matin, au moment de la présentation de l’offrande, voici, l’eau arriva du chemin d’Edom, et le pays fut rempli d’eau.

21 Cependant, tous les Moabites ayant appris que les rois montaient pour les attaquer, on convoqua tous ceux en âge de porter les armes et même au-dessus, et ils se tinrent sur la frontière. 22 Ils se levèrent de bon matin, et quand le soleil brilla sur les eaux, les Moabites virent en face d’eux les eaux rouges comme du sang. 23 Ils dirent: C’est du sang! les rois ont tiré l’épée entre eux, ils se sont frappés les uns les autres; maintenant, Moabites, au pillage! 24 Et ils marchèrent contre le camp d’Israël. Mais Israël se leva, et frappa Moab, qui prit la fuite devant eux. Ils pénétrèrent dans le pays, et frappèrent Moab. 25 Ils renversèrent les villes, ils jetèrent chacun des pierres dans tous les meilleurs champs et les en remplirent, ils bouchèrent toutes les sources d’eau, et ils abattirent tous les bons arbres; et les frondeurs enveloppèrent et battirent Kir-Haréseth, dont on ne laissa que les pierres. 26 Le roi de Moab, voyant qu’il avait le dessous dans le combat, prit avec lui sept cents hommes tirant l’épée pour se frayer un passage jusqu’au roi d’Edom; mais ils ne purent pas. 27 Il prit alors son fils premier-né, qui devait régner à sa place, et il l’offrit en holocauste sur la muraille. Et une grande indignation s’empara d’Israël, qui s’éloigna du roi de Moab et retourna dans son pays.

Miracle avec l’huile de la veuve

Une femme d’entre les femmes des fils des prophètes cria à Elisée, en disant: Ton serviteur mon mari est mort, et tu sais que ton serviteur craignait l’Eternel; or le créancier est venu pour prendre mes deux enfants et en faire ses esclaves. Elisée lui dit: Que puis-je faire pour toi? Dis-moi, qu’as-tu à la maison? Elle répondit: Ta servante n’a rien du tout à la maison qu’un vase d’huile. Et il dit: Va demander au dehors des vases chez tous tes voisins, des vases vides, et n’en demande pas un petit nombre. Quand tu seras rentrée, tu fermeras la porte sur toi et sur tes enfants; tu verseras dans tous ces vases, et tu mettras de côté ceux qui seront pleins. Alors elle le quitta. Elle ferma la porte sur elle et sur ses enfants; ils lui présentaient les vases, et elle versait. Lorsque les vases furent pleins, elle dit à son fils: Présente-moi encore un vase. Mais il lui répondit: Il n’y a plus de vase. Et l’huile s’arrêta. Elle alla le rapporter à l’homme de Dieu, et il dit: Va vendre l’huile, et paie ta dette; et tu vivras, toi et tes fils, de ce qui restera.

Résurrection du fils de la Sunamite

Un jour Elisée passait par Sunem. Il y avait là une femme de distinction, qui le pressa d’accepter à manger. Et toutes les fois qu’il passait, il se rendait chez elle pour manger. Elle dit à son mari: Voici, je sais que cet homme qui passe toujours chez nous est un saint homme de Dieu. 10 Faisons une petite chambre haute avec des murs, et mettons-y pour lui un lit, une table, un siège et un chandelier, afin qu’il s’y retire quand il viendra chez nous. 11 Elisée, étant revenu à Sunem, se retira dans la chambre haute et y coucha. 12 Il dit à Guéhazi, son serviteur: Appelle cette Sunamite. Guéhazi l’appela, et elle se présenta devant lui. 13 Et Elisée dit à Guéhazi: Dis-lui: Voici, tu nous as montré tout cet empressement; que peut-on faire pour toi? Faut-il parler pour toi au roi ou au chef de l’armée? Elle répondit: J’habite au milieu de mon peuple. 14 Et il dit: Que faire pour elle? Guéhazi répondit: Mais, elle n’a point de fils, et son mari est vieux. 15 Et il dit: Appelle-la. Guéhazi l’appela, et elle se présenta à la porte. 16 Elisée lui dit: A cette même époque, l’année prochaine, tu embrasseras un fils. Et elle dit: Non! mon seigneur, homme de Dieu, ne trompe pas ta servante!

17 Cette femme devint enceinte, et elle enfanta un fils à la même époque, l’année suivante, comme Elisée le lui avait dit. 18 L’enfant grandit. Et un jour qu’il était allé trouver son père vers les moissonneurs, 19 il dit à son père: Ma tête! ma tête! Le père dit à son serviteur: Porte-le à sa mère. 20 Le serviteur l’emporta et l’amena à sa mère. Et l’enfant resta sur les genoux de sa mère jusqu’à midi, puis il mourut. 21 Elle monta, le coucha sur le lit de l’homme de Dieu, ferma la porte sur lui, et sortit. 22 Elle appela son mari, et dit: Envoie-moi, je te prie, un des serviteurs et une des ânesses; je veux aller en hâte vers l’homme de Dieu, et je reviendrai. 23 Et il dit: Pourquoi veux-tu aller aujourd’hui vers lui? Ce n’est ni nouvelle lune ni sabbat. Elle répondit: Tout va bien. 24 Puis elle fit seller l’ânesse, et dit à son serviteur: Mène et pars; ne m’arrête pas en route sans que je te le dise. 25 Elle partit donc et se rendit vers l’homme de Dieu sur la montagne du Carmel. L’homme de Dieu, l’ayant aperçue de loin, dit à Guéhazi, son serviteur: Voici cette Sunamite! 26 Maintenant, cours donc à sa rencontre, et dis-lui: Te portes-tu bien? Ton mari et ton enfant se portent-ils bien? Elle répondit: Bien. 27 Et dès qu’elle fut arrivée auprès de l’homme de Dieu sur la montagne, elle embrassa ses pieds. Guéhazi s’approcha pour la repousser. Mais l’homme de Dieu dit: Laisse-la, car son âme est dans l’amertume, et l’Eternel me l’a caché et ne me l’a point fait connaître. 28 Alors elle dit: Ai-je demandé un fils à mon seigneur? N’ai-je pas dit: Ne me trompe pas? 29 Et Elisée dit à Guéhazi: Ceins tes reins, prends mon bâton dans ta main, et pars. Si tu rencontres quelqu’un, ne le salue pas; et si quelqu’un te salue, ne lui réponds pas. Tu mettras mon bâton sur le visage de l’enfant. 30 La mère de l’enfant dit: L’Eternel est vivant et ton âme est vivante! je ne te quitterai point. Et il se leva et la suivit. 31 Guéhazi les avait devancés, et il avait mis le bâton sur le visage de l’enfant; mais il n’y eut ni voix ni signe d’attention. Il s’en retourna à la rencontre d’Elisée, et lui rapporta la chose, en disant: L’enfant ne s’est pas réveillé. 32 Lorsque Elisée arriva dans la maison, voici, l’enfant était mort, couché sur son lit. 33 Elisée entra et ferma la porte sur eux deux, et il pria l’Eternel. 34 Il monta, et se coucha sur l’enfant; il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains, et il s’étendit sur lui. Et la chair de l’enfant se réchauffa. 35 Elisée s’éloigna, alla çà et là par la maison, puis remonta et s’étendit sur l’enfant. Et l’enfant éternua sept fois, et il ouvrit les yeux. 36 Elisée appela Guéhazi, et dit: Appelle cette Sunamite. Guéhazi l’appela, et elle vint vers Elisée, qui dit: Prends ton fils! 37 Elle alla se jeter à ses pieds, et se prosterna contre terre. Et elle prit son fils, et sortit.

Deux autres miracles d’Elisée

38 Elisée revint à Guilgal, et il y avait une famine dans le pays. Comme les fils des prophètes étaient assis devant lui, il dit à son serviteur: Mets le grand pot, et fais cuire un potage pour les fils des prophètes. 39 L’un d’eux sortit dans les champs pour cueillir des herbes; il trouva de la vigne sauvage et il y cueillit des coloquintes sauvages, plein son vêtement. Quand il rentra, il les coupa en morceaux dans le pot où était le potage, car on ne les connaissait pas. 40 On servit à manger à ces hommes; mais dès qu’ils eurent mangé du potage, ils s’écrièrent: La mort est dans le pot, homme de Dieu! Et ils ne purent manger. 41 Elisée dit: Prenez de la farine. Il en jeta dans le pot, et dit: Sers à ces gens, et qu’ils mangent. Et il n’y avait plus rien de mauvais dans le pot.

42 Un homme arriva de Baal-Schalischa. Il apporta du pain des prémices à l’homme de Dieu, vingt pains d’orge, et des épis nouveaux dans son sac. Elisée dit: Donne à ces gens, et qu’ils mangent. 43 Son serviteur répondit: Comment pourrais-je en donner à cent personnes? Mais Elisée dit: Donne à ces gens, et qu’ils mangent; car ainsi parle l’Eternel: On mangera, et on en aura de reste. 44 Il mit alors les pains devant eux; et ils mangèrent et en eurent de reste, selon la parole de l’Eternel.

Guérison de Naaman, le Syrien

Naaman, chef de l’armée du roi de Syrie, jouissait de la faveur de son maître et d’une grande considération; car c’était par lui que l’Eternel avait délivré les Syriens. Mais cet homme fort et vaillant était lépreux. Or les Syriens étaient sortis par troupes, et ils avaient emmené captive une petite fille du pays d’Israël, qui était au service de la femme de Naaman. Et elle dit à sa maîtresse: Oh! si mon seigneur était auprès du prophète qui est à Samarie, le prophète le guérirait de sa lèpre! Naaman alla dire à son maître: La jeune fille du pays d’Israël a parlé de telle et telle manière. Et le roi de Syrie dit: Va, rends-toi à Samarie, et j’enverrai une lettre au roi d’Israël. Il partit, prenant avec lui dix talents d’argent, six mille sicles d’or, et dix vêtements de rechange. Il porta au roi d’Israël la lettre, où il était dit: Maintenant, quand cette lettre te sera parvenue, tu sauras que je t’envoie Naaman, mon serviteur, afin que tu le guérisses de sa lèpre. Après avoir lu la lettre, le roi d’Israël déchira ses vêtements, et dit: Suis-je Dieu, pour faire mourir et pour faire vivre, pour qu’il s’adresse à moi afin que je guérisse un homme de sa lèpre? Sachez donc et comprenez qu’il cherche une occasion de dispute avec moi.

Lorsque Elisée, homme de Dieu, apprit que le roi d’Israël avait déchiré ses vêtements, il envoya dire au roi: Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements? Laisse-le venir à moi, et il saura qu’il y a un prophète en Israël. Naaman vint avec ses chevaux et son char, et il s’arrêta à la porte de la maison d’Elisée. 10 Elisée lui fit dire par un messager: Va, et lave-toi sept fois dans le Jourdain; ta chair deviendra saine, et tu seras pur. 11 Naaman fut irrité, et il s’en alla, en disant: Voici, je me disais: Il sortira vers moi, il se présentera lui-même, il invoquera le nom de l’Eternel, son Dieu, il agitera sa main sur la place et guérira le lépreux. 12 Les fleuves de Damas, l’Abana et le Parpar, ne valent-ils pas mieux que toutes les eaux d’Israël? Ne pourrais-je pas m’y laver et devenir pur? Et il s’en retournait et partait avec fureur. 13 Mais ses serviteurs s’approchèrent pour lui parler, et ils dirent: Mon père, si le prophète t’avait demandé quelque chose de difficile, ne l’aurais-tu pas fait? Combien plus dois-tu faire ce qu’il t’a dit: Lave-toi, et tu seras pur! 14 Il descendit alors et se plongea sept fois dans le Jourdain, selon la parole de l’homme de Dieu; et sa chair redevint comme la chair d’un jeune enfant, et il fut pur.

15 Naaman retourna vers l’homme de Dieu, avec toute sa suite. Lorsqu’il fut arrivé, il se présenta devant lui, et dit: Voici, je reconnais qu’il n’y a point de Dieu sur toute la terre, si ce n’est en Israël. Et maintenant, accepte, je te prie, un présent de la part de ton serviteur. 16 Elisée répondit: L’Eternel, dont je suis le serviteur, est vivant! je n’accepterai pas. Naaman le pressa d’accepter, mais il refusa. 17 Alors Naaman dit: Puisque tu refuses, permets que l’on donne de la terre à ton serviteur, une charge de deux mulets; car ton serviteur ne veut plus offrir à d’autres dieux ni holocauste ni sacrifice, il n’en offrira qu’à l’Eternel. 18 Voici toutefois ce que je prie l’Eternel de pardonner à ton serviteur: Quand mon maître entre dans la maison de Rimmon pour s’y prosterner et qu’il s’appuie sur ma main, je me prosterne aussi dans la maison de Rimmon: veuille l’Eternel pardonner à ton serviteur, lorsque je me prosternerai dans la maison de Rimmon! 19 Elisée lui dit: Va en paix.

Lorsque Naaman eut quitté Elisée et qu’il fut à une certaine distance, 20 Guéhazi, serviteur d’Elisée, homme de Dieu, se dit en lui-même: Voici, mon maître a ménagé Naaman, ce Syrien, en n’acceptant pas de sa main ce qu’il avait apporté; l’Eternel est vivant! je vais courir après lui, et j’en obtiendrai quelque chose. 21 Et Guéhazi courut après Naaman. Naaman, le voyant courir après lui, descendit de son char pour aller à sa rencontre, et dit: Tout va-t-il bien? 22 Il répondit: Tout va bien. Mon maître m’envoie te dire: Voici, il vient d’arriver chez moi deux jeunes gens de la montagne d’Ephraïm, d’entre les fils des prophètes; donne pour eux, je te prie, un talent d’argent et deux vêtements de rechange. 23 Naaman dit: Consens à prendre deux talents. Il le pressa, et il serra deux talents d’argent dans deux sacs, donna deux habits de rechange, et les fit porter devant Guéhazi par deux de ses serviteurs. 24 Arrivé à la colline, Guéhazi les prit de leurs mains et les déposa dans la maison, et il renvoya ces gens qui partirent. 25 Puis il alla se présenter à son maître. Elisée lui dit: D’où viens-tu, Guéhazi? Il répondit: Ton serviteur n’est allé ni d’un côté ni d’un autre. 26 Mais Elisée lui dit: Mon esprit n’était pas absent, lorsque cet homme a quitté son char pour venir à ta rencontre. Est-ce le temps de prendre de l’argent et de prendre des vêtements, puis des oliviers, des vignes, des brebis, des bœufs, des serviteurs et des servantes? 27 La lèpre de Naaman s’attachera à toi et à ta postérité pour toujours. Et Guéhazi sortit de la présence d’Elisée avec une lèpre comme la neige.

Elisée fait surnager un fer de hache

Les fils des prophètes dirent à Elisée: Voici, le lieu où nous sommes assis devant toi est trop étroit pour nous. Allons jusqu’au Jourdain; nous prendrons là chacun une poutre, et nous nous y ferons un lieu d’habitation. Elisée répondit: Allez. Et l’un d’eux dit: Consens à venir avec tes serviteurs. Il répondit: J’irai. Il partit donc avec eux. Arrivés au Jourdain, ils coupèrent du bois. Et comme l’un d’eux abattait une poutre, le fer tomba dans l’eau. Il s’écria: Ah! mon seigneur, il était emprunté! L’homme de Dieu dit: Où est-il tombé? Et il lui montra la place. Alors Elisée coupa un morceau de bois, le jeta à la même place, et fit surnager le fer. Puis il dit: Enlève-le! Et il avança la main, et le prit.

Les Syriens frappés d’aveuglement

Le roi de Syrie était en guerre avec Israël, et, dans un conseil qu’il tint avec ses serviteurs, il dit: Mon camp sera dans un tel lieu. Mais l’homme de Dieu fit dire au roi d’Israël: Garde-toi de passer dans ce lieu, car les Syriens y descendent. 10 Et le roi d’Israël envoya des gens, pour s’y tenir en observation, vers le lieu que lui avait mentionné et signalé l’homme de Dieu. Cela arriva non pas une fois ni deux fois. 11 Le roi de Syrie en eut le cœur agité; il appela ses serviteurs, et leur dit: Ne voulez-vous pas me déclarer lequel de nous est pour le roi d’Israël? 12 L’un de ses serviteurs répondit: Personne! ô roi mon seigneur; mais Elisée, le prophète, qui est en Israël, rapporte au roi d’Israël les paroles que tu prononces dans ta chambre à coucher. 13 Et le roi dit: Allez et voyez où il est, et je le ferai prendre. On vint lui dire: Voici, il est à Dothan.

14 Il y envoya des chevaux, des chars et une forte troupe, qui arrivèrent de nuit et qui enveloppèrent la ville. 15 Le serviteur de l’homme de Dieu se leva de bon matin et sortit; et voici, une troupe entourait la ville, avec des chevaux et des chars. Et le serviteur dit à l’homme de Dieu: Ah! mon seigneur, comment ferons-nous? 16 Il répondit: Ne crains point, car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux. 17 Elisée pria, et dit: Eternel, ouvre ses yeux, pour qu’il voie. Et l’Eternel ouvrit les yeux du serviteur, qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Elisée.

18 Les Syriens descendirent vers Elisée. Il adressa alors cette prière à l’Eternel: Daigne frapper d’aveuglement cette nation! Et l’Eternel les frappa d’aveuglement, selon la parole d’Elisée. 19 Elisée leur dit: Ce n’est pas ici le chemin, et ce n’est pas ici la ville; suivez-moi, et je vous conduirai vers l’homme que vous cherchez. Et il les conduisit à Samarie. 20 Lorsqu’ils furent entrés dans Samarie, Elisée dit: Eternel, ouvre les yeux de ces gens, pour qu’ils voient! Et l’Eternel ouvrit leurs yeux, et ils virent qu’ils étaient au milieu de Samarie. 21 Le roi d’Israël, en les voyant, dit à Elisée: Frapperai-je, frapperai-je, mon père? 22 Tu ne frapperas point, répondit Elisée; est-ce que tu frappes ceux que tu fais prisonniers avec ton épée et avec ton arc? Donne-leur du pain et de l’eau, afin qu’ils mangent et boivent; et qu’ils s’en aillent ensuite vers leur maître. 23 Le roi d’Israël leur fit servir un grand repas, et ils mangèrent et burent; puis il les renvoya, et ils s’en allèrent vers leur maître. Et les troupes des Syriens ne revinrent plus sur le territoire d’Israël.

Siège de Samarie

24 Après cela, Ben-Hadad, roi de Syrie, ayant rassemblé toute son armée, monta et assiégea Samarie. 25 Il y eut une grande famine dans Samarie; et ils la serrèrent tellement qu’une tête d’âne valait quatre-vingts sicles d’argent, et le quart d’un cab de fiente de pigeon cinq sicles d’argent. 26 Et comme le roi passait sur la muraille, une femme lui cria: Sauve-moi, ô roi, mon seigneur! 27 Il répondit: Si l’Eternel ne te sauve pas, avec quoi te sauverais-je? avec le produit de l’aire ou du pressoir? 28 Et le roi lui dit: Qu’as-tu? Elle répondit: Cette femme-là m’a dit: Donne ton fils! nous le mangerons aujourd’hui, et demain nous mangerons mon fils. 29 Nous avons fait cuire mon fils, et nous l’avons mangé. Et le jour suivant, je lui ai dit: Donne ton fils, et nous le mangerons. Mais elle a caché son fils. 30 Lorsque le roi entendit les paroles de cette femme, il déchira ses vêtements, en passant sur la muraille; et le peuple vit qu’il avait en dedans un sac sur son corps.

31 Le roi dit: Que Dieu me punisse dans toute sa rigueur, si la tête d’Elisée, fils de Schaphath, reste aujourd’hui sur lui! 32 Or Elisée était dans sa maison et les anciens étaient assis auprès de lui. Le roi envoya quelqu’un devant lui. Mais avant que le messager soit arrivé, Elisée dit aux anciens: Voyez-vous que ce fils d’assassin envoie quelqu’un pour m’ôter la tête? Ecoutez! quand le messager viendra, fermez la porte, et repoussez-le avec la porte: le bruit des pas de son maître ne se fait-il pas entendre derrière lui? 33 Il leur parlait encore, et déjà le messager était descendu vers lui, et disait: Voici, ce mal vient de l’Eternel; qu’ai-je à espérer encore de l’Eternel?

Délivrance de Samarie

Elisée dit: Ecoutez la parole de l’Eternel! Ainsi parle l’Eternel: Demain, à cette heure, on aura une mesure de fleur de farine pour un sicle et deux mesures d’orge pour un sicle, à la porte de Samarie. L’officier sur la main duquel s’appuyait le roi répondit à l’homme de Dieu: Quand l’Eternel ferait des fenêtres au ciel, pareille chose arriverait-elle? Et Elisée dit: Tu le verras de tes yeux; mais tu n’en mangeras point.

Il y avait à l’entrée de la porte quatre lépreux, qui se dirent l’un à l’autre: Quoi! resterons-nous ici jusqu’à ce que nous mourions? Si nous songeons à entrer dans la ville, la famine est dans la ville, et nous y mourrons; et si nous restons ici, nous mourrons également. Allons nous jeter dans le camp des Syriens; s’ils nous laissent vivre, nous vivrons et s’ils nous font mourir, nous mourrons. Ils partirent donc au crépuscule, pour se rendre au camp des Syriens; et lorsqu’ils furent arrivés à l’entrée du camp des Syriens, voici, il n’y avait personne. Le Seigneur avait fait entendre dans le camp des Syriens un bruit de chars et un bruit de chevaux, le bruit d’une grande armée, et ils s’étaient dit l’un à l’autre: Voici, le roi d’Israël a pris à sa solde contre nous les rois des Héthiens et les rois des Egyptiens pour venir nous attaquer. Et ils se levèrent et prirent la fuite au crépuscule, abandonnant leurs tentes, leurs chevaux et leurs ânes, le camp tel qu’il était, et ils s’enfuirent pour sauver leur vie. Les lépreux, étant arrivés à l’entrée du camp, pénétrèrent dans une tente, mangèrent et burent, et en emportèrent de l’argent, de l’or, et des vêtements, qu’ils allèrent cacher. Ils revinrent, pénétrèrent dans une autre tente, et en emportèrent des objets qu’ils allèrent cacher. Puis ils se dirent l’un à l’autre: Nous n’agissons pas bien! Cette journée est une journée de bonne nouvelle; si nous gardons le silence et si nous attendons jusqu’à la lumière du matin, le châtiment nous atteindra. Venez maintenant, et allons informer la maison du roi. 10 Ils partirent, et ils appelèrent les gardes de la porte de la ville, auxquels ils firent ce rapport: Nous sommes entrés dans le camp des Syriens, et voici, il n’y a personne, on n’y entend aucune voix d’homme; il n’y a que des chevaux attachés et des ânes attachés, et les tentes comme elles étaient. 11 Les gardes de la porte crièrent, et ils transmirent ce rapport à l’intérieur de la maison du roi.

12 Le roi se leva de nuit, et il dit à ses serviteurs: Je veux vous communiquer ce que nous font les Syriens. Comme ils savent que nous sommes affamés, ils ont quitté le camp pour se cacher dans les champs, et ils se sont dit: Quand ils sortiront de la ville, nous les saisirons vivants, et nous entrerons dans la ville. 13 L’un des serviteurs du roi répondit: Que l’on prenne cinq des chevaux qui restent encore dans la ville – ils sont comme toute la multitude d’Israël qui y est restée, ils sont comme toute la multitude d’Israël qui dépérit – et envoyons voir ce qui se passe. 14 On prit deux chars avec les chevaux, et le roi envoya des messagers sur les traces de l’armée des Syriens, en disant: Allez et voyez. 15 Ils allèrent après eux jusqu’au Jourdain; et voici, toute la route était pleine de vêtements et d’objets que les Syriens avaient jetés dans leur précipitation. Les messagers revinrent, et le rapportèrent au roi.

16 Le peuple sortit, et pilla le camp des Syriens. Et l’on eut une mesure de fleur de farine pour un sicle et deux mesures d’orge pour un sicle, selon la parole de l’Eternel. 17 Le roi avait remis la garde de la porte à l’officier sur la main duquel il s’appuyait; mais cet officier fut écrasé à la porte par le peuple et il mourut, selon la parole qu’avait prononcée l’homme de Dieu quand le roi était descendu vers lui. 18 L’homme de Dieu avait dit alors au roi: On aura deux mesures d’orge pour un sicle et une mesure de fleur de farine pour un sicle, demain, à cette heure, à la porte de Samarie. 19 Et l’officier avait répondu à l’homme de Dieu: Quand l’Eternel ferait des fenêtres au ciel, pareille chose arriverait-elle? Et Elisée avait dit: Tu le verras de tes yeux; mais tu n’en mangeras point. 20 C’est en effet ce qui lui arriva: il fut écrasé à la porte par le peuple, et il mourut.

Famine de sept ans; départ et retour de la Sunamite

Elisée dit à la femme dont il avait fait revivre le fils: Lève-toi, va-t’en, toi et ta maison, et séjourne où tu pourras; car l’Eternel appelle la famine, et même elle vient sur le pays pour sept années. La femme se leva, et elle fit selon la parole de l’homme de Dieu: elle s’en alla, elle et sa maison, et séjourna sept ans au pays des Philistins. Au bout des sept ans, la femme revint du pays des Philistins, et elle alla implorer le roi au sujet de sa maison et de son champ. Le roi s’entretenait avec Guéhazi, serviteur de l’homme de Dieu, et il disait: Raconte-moi, je te prie, toutes les grandes choses qu’Elisée a faites. Et pendant qu’il racontait au roi comment Elisée avait rendu la vie à un mort, la femme dont Elisée avait fait revivre le fils vint implorer le roi au sujet de sa maison et de son champ. Guéhazi dit: O roi, mon seigneur, voici la femme, et voici son fils qu’Elisée a fait revivre. Le roi interrogea la femme, et elle lui fit le récit. Puis le roi lui donna un eunuque, auquel il dit: Fais restituer tout ce qui appartient à cette femme, avec tous les revenus du champ, depuis le jour où elle a quitté le pays jusqu’à maintenant.

Elisée prédit le règne d’Hazaël sur la Syrie

Elisée se rendit à Damas. Ben-Hadad, roi de Syrie, était malade; et on l’avertit, en disant: L’homme de Dieu est arrivé ici. Le roi dit à Hazaël: Prends avec toi un présent, et va au-devant de l’homme de Dieu; consulte par lui l’Eternel, en disant: Guérirai-je de cette maladie? Hazaël alla au-devant d’Elisée, prenant avec lui un présent, tout ce qu’il y avait de meilleur à Damas, la charge de quarante chameaux. Lorsqu’il fut arrivé, il se présenta à lui, et dit: Ton fils Ben-Hadad, roi de Syrie, m’envoie vers toi pour dire: Guérirai-je de cette maladie? 10 Elisée lui répondit: Va, dis-lui: Tu guériras! Mais l’Eternel m’a révélé qu’il mourra. 11 L’homme de Dieu arrêta son regard sur Hazaël, et le fixa longtemps, puis il pleura. 12 Hazaël dit: Pourquoi mon seigneur pleure-t-il? Et Elisée répondit: Parce que je sais le mal que tu feras aux enfants d’Israël; tu mettras le feu à leurs villes fortes, tu tueras avec l’épée leurs jeunes gens, tu écraseras leurs petits enfants, et tu fendras le ventre de leurs femmes enceintes. 13 Hazaël dit: Mais qu’est-ce que ton serviteur, ce chien, pour faire de si grandes choses? Et Elisée dit: L’Eternel m’a révélé que tu seras roi de Syrie. 14 Hazaël quitta Elisée, et revint auprès de son maître, qui lui dit: Que t’a dit Elisée? Et il répondit: Il m’a dit: Tu guériras! 15 Le lendemain, Hazaël prit une couverture, qu’il plongea dans l’eau, et il l’étendit sur le visage du roi, qui mourut. Et Hazaël régna à sa place.

Joram, roi de Juda

16 La cinquième année de Joram, fils d’Achab, roi d’Israël, Joram, fils de Josaphat, roi de Juda, régna. 17 Il avait trente-deux ans lorsqu’il devint roi, et il régna huit ans à Jérusalem.

18 Il marcha dans la voie des rois d’Israël, comme avait fait la maison d’Achab, car il avait pour femme une fille d’Achab, et il fit ce qui est mal aux yeux de l’Eternel. 19 Mais l’Eternel ne voulut point détruire Juda, à cause de David, son serviteur, selon la promesse qu’il lui avait faite de lui donner toujours une lampe parmi ses fils.

20 De son temps, Edom se révolta contre l’autorité de Juda, et se donna un roi. 21 Joram passa à Tsaïr, avec tous ses chars; s’étant levé de nuit, il battit les Edomites qui l’entouraient et les chefs des chars, et le peuple s’enfuit dans ses tentes. 22 La rébellion d’Edom contre l’autorité de Juda a duré jusqu’à ce jour. Libna se révolta aussi dans le même temps.

23 Le reste des actions de Joram, et tout ce qu’il a fait, cela n’est-il pas écrit dans le livre des Chroniques des rois de Juda?

24 Joram se coucha avec ses pères, et il fut enterré avec ses pères dans la ville de David. Et Achazia, son fils, régna à sa place.

Achazia, roi de Juda

25 La douzième année de Joram, fils d’Achab, roi d’Israël, Achazia, fils de Joram, roi de Juda, régna. 26 Achazia avait vingt-deux ans lorsqu’il devint roi, et il régna un an à Jérusalem. Sa mère s’appelait Athalie, fille[b] d’Omri, roi d’Israël.

27 Il marcha dans la voie de la maison d’Achab, et il fit ce qui est mal aux yeux de l’Eternel, comme la maison d’Achab, car il était allié par mariage à la maison d’Achab.

28 Il alla avec Joram, fils d’Achab, à la guerre contre Hazaël, roi de Syrie, à Ramoth en Galaad. Et les Syriens blessèrent Joram. 29 Le roi Joram s’en retourna pour se faire guérir à Jizreel des blessures que les Syriens lui avaient faites à Rama, lorsqu’il se battait contre Hazaël, roi de Syrie. Achazia, fils de Joram, roi de Juda, descendit pour voir Joram, fils d’Achab, à Jizreel, parce qu’il était malade.

Jéhu, roi d’Israël; il tue Joram et Achazia

Elisée, le prophète, appela l’un des fils des prophètes, et lui dit: Ceins tes reins, prends avec toi cette fiole d’huile, et va à Ramoth en Galaad. Quand tu y seras arrivé, vois Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimschi. Tu iras le faire lever du milieu de ses frères, et tu le conduiras dans une chambre retirée. Tu prendras la fiole d’huile, que tu répandras sur sa tête, et tu diras: Ainsi parle l’Eternel: Je t’oins roi d’Israël! Puis tu ouvriras la porte, et tu t’enfuiras sans t’arrêter.

Le jeune homme, serviteur du prophète, partit pour Ramoth en Galaad. Quand il arriva, voici, les chefs de l’armée étaient assis. Il dit: Chef, j’ai un mot à te dire. Et Jéhu dit: Auquel de nous tous? Il répondit: A toi, chef. Jéhu se leva et entra dans la maison, et le jeune homme répandit l’huile sur sa tête, en lui disant: Ainsi parle l’Eternel, le Dieu d’Israël: Je t’oins roi d’Israël, du peuple de l’Eternel. Tu frapperas la maison d’Achab, ton maître, et je vengerai sur Jézabel le sang de mes serviteurs les prophètes et le sang de tous les serviteurs de l’Eternel. Toute la maison d’Achab périra; j’exterminerai quiconque appartient à Achab, celui qui est esclave et celui qui est libre en Israël, et je rendrai la maison d’Achab semblable à la maison de Jéroboam, fils de Nebath, et à la maison de Baescha, fils d’Achija. 10 Les chiens mangeront Jézabel dans le champ de Jizreel, et il n’y aura personne pour l’enterrer. Puis le jeune homme ouvrit la porte, et s’enfuit.

11 Lorsque Jéhu sortit pour rejoindre les serviteurs de son maître, on lui dit: Tout va-t-il bien? Pourquoi ce fou est-il venu vers toi? Jéhu leur répondit: Vous connaissez bien l’homme et ce qu’il peut dire. 12 Mais ils répliquèrent: Mensonge! Réponds-nous donc! Et il dit: Il m’a parlé de telle et de telle manière, disant: Ainsi parle l’Eternel: Je t’oins roi d’Israël. 13 Aussitôt ils prirent chacun leurs vêtements, qu’ils mirent sous Jéhu au haut des degrés; ils sonnèrent de la trompette, et dirent: Jéhu est roi! 14 Ainsi Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimschi, forma une conspiration contre Joram. – Or Joram et tout Israël défendaient Ramoth en Galaad contre Hazaël, roi de Syrie; 15 mais le roi Joram s’en était retourné pour se faire guérir à Jizreel des blessures que les Syriens lui avaient faites, lorsqu’il se battait contre Hazaël, roi de Syrie. – Jéhu dit: Si c’est votre volonté, personne ne s’échappera de la ville pour aller porter la nouvelle à Jizreel. 16 Et Jéhu monta sur son char et partit pour Jizreel, car Joram y était alité, et Achazia, roi de Juda, était descendu pour le visiter.

17 La sentinelle placée sur la tour de Jizreel vit venir la troupe de Jéhu, et dit: Je vois une troupe. Joram dit: Prends un cavalier, et envoie-le au-devant d’eux pour demander si c’est la paix. 18 Le cavalier alla au-devant de Jéhu, et dit: Ainsi parle le roi: Est-ce la paix? Et Jéhu répondit: Que t’importe la paix? Passe derrière moi. La sentinelle en donna avis, et dit: Le messager est allé jusqu’à eux, et il ne revient pas. 19 Joram envoya un second cavalier, qui arriva vers eux et dit: Ainsi parle le roi: Est-ce la paix? Et Jéhu répondit: Que t’importe la paix? Passe derrière moi. 20 La sentinelle en donna avis, et dit: Il est allé jusqu’à eux, et il ne revient pas. Et le train est comme celui de Jéhu, fils de Nimschi, car il conduit d’une manière insensée.

21 Alors Joram dit: Attelle! Et on attela son char. Joram, roi d’Israël, et Achazia, roi de Juda, sortirent chacun dans son char pour aller au-devant de Jéhu, et ils le rencontrèrent dans le champ de Naboth de Jizreel. 22 Dès que Joram vit Jéhu, il dit: Est-ce la paix, Jéhu? Jéhu répondit: Quoi, la paix! tant que durent les prostitutions de Jézabel, ta mère, et la multitude de ses sortilèges! 23 Joram tourna bride et s’enfuit, et il dit à Achazia: Trahison, Achazia! 24 Mais Jéhu saisit son arc, et il frappa Joram entre les épaules: la flèche sortit par le cœur, et Joram s’affaissa dans son char.

25 Jéhu dit à son officier Bidkar: Prends-le, et jette-le dans le champ de Naboth de Jizreel; car souviens-t’en, lorsque moi et toi, nous étions ensemble à cheval derrière Achab, son père, l’Eternel prononça contre lui cette sentence: 26 J’ai vu hier le sang de Naboth et le sang de ses fils, dit l’Eternel, et je te rendrai la pareille dans ce champ même, dit l’Eternel! Prends-le donc, et jette-le dans le champ, selon la parole de l’Eternel.

27 Achazia, roi de Juda, ayant vu cela, s’enfuit par le chemin de la maison du jardin. Jéhu le poursuivit, et dit: Lui aussi, frappez-le sur le char! Et on le frappa à la montée de Gur, près de Jibleam. Il se réfugia à Meguiddo, et il y mourut.

Footnotes

  1. 2 Rois 2:24 Seg. petits garçons, enfants
  2. 2 Rois 8:26 Fille, c.-à-d. petite-fille

Les rois de Juda et d’Israël

La maladie et la faute d’Ahazia

Après la mort d’Achab[a], les Moabites se révoltèrent contre Israël[b]. Le roi Ahazia tomba de sa chambre haute à Samarie par la fenêtre et se blessa grièvement. Il envoya des messagers consulter Baal-Zeboub[c], dieu d’Eqrôn[d], pour savoir s’il se remettrait de cet accident. Mais l’ange de l’Eternel dit à Elie de Tishbé : Mets-toi en route, va à la rencontre des messagers du roi de Samarie et demande-leur : « N’y a-t-il pas de Dieu en Israël pour que vous alliez consulter Baal-Zeboub, le dieu d’Eqrôn ? C’est pourquoi, voici ce que déclare l’Eternel à votre roi : Tu ne quitteras plus le lit sur lequel tu t’es couché et tu vas mourir. »

Elie y alla.

Alors les messagers retournèrent auprès d’Ahazia, qui leur demanda : Pourquoi revenez-vous déjà ?

Ils lui répondirent : Un homme est venu à notre rencontre et nous a ordonné : Allez, retournez auprès du roi qui vous a envoyés et dites-lui : Voici ce que déclare l’Eternel : « N’y a-t-il pas de Dieu en Israël pour que tu envoies consulter Baal-Zeboub, le dieu d’Eqrôn ? C’est pourquoi tu ne quitteras plus le lit sur lequel tu t’es couché. Tu vas mourir. »

Ahazia leur demanda : Quelle allure avait l’homme qui est venu à votre rencontre et qui vous a transmis ce message ?

Ils lui répondirent : C’était un homme habillé d’un vêtement en poil de chameau, noué d’une ceinture autour des reins.

Alors Ahazia dit : C’est Elie, de Tishbé.

Ahazia envoie arrêter Elie

Aussitôt, il envoya vers Elie un officier avec une cinquantaine d’hommes pour qu’ils le lui ramènent. L’officier monta vers Elie, qui se tenait sur le sommet de la montagne. Il lui dit : Homme de Dieu, le roi t’ordonne de descendre.

10 Elie lui répondit : Si je suis un homme de Dieu, que le feu tombe du ciel et qu’il te foudroie, toi et ta « cinquantaine » !

Aussitôt, la foudre tomba du ciel et consuma l’officier et sa cinquantaine de soldats.

11 Ahazia envoya un autre officier accompagné d’une « cinquantaine ». Celui-ci dit à Elie : Homme de Dieu, par ordre du roi : Dépêche-toi de descendre !

12 Elie lui répliqua : Si je suis un homme de Dieu, que le feu tombe du ciel et te foudroie, toi et tes hommes !

Aussitôt, la foudre tomba du ciel et consuma l’officier et sa cinquantaine de soldats.

13 Ahazia envoya un troisième officier avec une « cinquantaine ». Cet officier-ci, après être monté, fléchit les genoux devant Elie et le supplia : Homme de Dieu, je te prie, aie égard à ma vie et à celle de cette cinquantaine d’hommes ! 14 Le feu est tombé du ciel et a foudroyé les deux premiers chefs et leur « cinquantaine » ; mais maintenant, aie égard à ma vie !

15 L’ange de l’Eternel dit alors à Elie : Descends avec lui, ne crains rien de sa part !

Alors Elie se mit en route pour descendre avec l’officier chez le roi. 16 Lorsqu’il fut arrivé, il lui dit : Voici ce que déclare l’Eternel : « Puisque tu as envoyé des messagers pour consulter Baal-Zeboub, le dieu d’Eqrôn, comme s’il n’y avait pas de Dieu en Israël que l’on puisse consulter, eh bien, tu ne quitteras plus le lit sur lequel tu t’es couché et tu vas mourir. »

La mort d’Ahazia

17 Ahazia mourut effectivement, comme l’Eternel l’avait annoncé par Elie. Comme il n’avait pas de fils, son frère[e] Yoram lui succéda sur le trône, la deuxième année de Yoram, fils de Josaphat, roi de Juda[f]. 18 Les autres faits et gestes d’Ahazia sont cités dans le livre des Annales des rois d’Israël.

L’Eternel enlève Elie au ciel – Elisée lui succède

Le jour où l’Eternel enleva Elie au ciel dans un tourbillon de vent, celui-ci partait de Guilgal[g] avec Elisée. A un moment donné, il lui dit : Reste ici, je te prie, car l’Eternel m’ordonne d’aller jusqu’à Béthel[h].

Elisée répondit : Aussi vrai que l’Eternel est vivant et que tu es toi-même en vie, je ne te quitterai pas.

Ils se rendirent donc ensemble à Béthel.

Les disciples des prophètes qui habitaient à Béthel sortirent au-devant d’Elisée et lui demandèrent : Sais-tu que l’Eternel va enlever aujourd’hui ton maître au-dessus de toi ?

Il leur répondit : Oui, je le sais, moi aussi, mais ne parlez pas de cela !

Elie lui dit de nouveau : Arrête-toi ici, car l’Eternel m’ordonne d’aller à Jéricho.

Il répondit : Aussi vrai que l’Eternel est vivant et que tu es toi-même en vie, je ne te quitterai pas !

Ils allèrent donc ensemble à Jéricho.

Les disciples des prophètes qui habitaient Jéricho vinrent au-devant d’Elisée et lui demandèrent : Sais-tu que l’Eternel va enlever aujourd’hui ton maître au-dessus de toi ?

Il répondit : Oui, je le sais, moi aussi, mais ne parlez pas de cela !

Elie lui dit : Reste ici, je te prie, car l’Eternel m’ordonne de me rendre jusqu’au Jourdain.

Mais Elisée lui répondit : Aussi vrai que l’Eternel est vivant et que tu es toi-même en vie, je ne te quitterai pas.

Ils poursuivirent donc tous deux leur chemin.

Cinquante disciples des prophètes les suivirent et se postèrent en face d’eux à une certaine distance, lorsqu’ils s’arrêtèrent au bord du Jourdain. Alors Elie enleva son manteau, le roula et en frappa l’eau du fleuve qui s’écarta de part et d’autre, de sorte qu’ils purent traverser tous deux à sec. Lorsqu’ils eurent passé, Elie dit à Elisée : Que voudrais-tu que je fasse pour toi ? Demande-le-moi avant que je sois enlevé loin de toi.

Elisée répondit : J’aimerais recevoir une double part de l’Esprit qui réside en toi.

10 Elie répondit : Tu as exprimé une demande difficile à satisfaire, mais si tu me vois pendant que je serai enlevé d’auprès de toi, cela te sera accordé ; si tu ne me vois pas, il n’en sera rien.

11 Pendant qu’ils continuaient à marcher tout en parlant, un char de feu tiré par des chevaux de feu vint entre eux et les sépara l’un de l’autre. Elie fut entraîné au ciel dans un tourbillon de vent. 12 A cette vue, Elisée s’écria : Mon père ! Mon père ! Toi qui étais comme les chars d’Israël et ses équipages[i] !

Puis il le perdit de vue. Saisissant alors ses vêtements, il les déchira en deux, 13 et ramassa le manteau qui était tombé des épaules d’Elie. Puis il revint sur ses pas et s’arrêta sur la rive du Jourdain ; 14 il prit le manteau d’Elie, en frappa les eaux du fleuve et s’écria : Où est l’Eternel, le Dieu d’Elie ?

Ainsi il frappa lui aussi l’eau du fleuve qui s’écarta de part et d’autre, et il traversa à pied sec.

15 Les disciples des prophètes de Jéricho qui le virent d’en face s’exclamèrent : L’esprit d’Elie repose maintenant sur Elisée !

Ils allèrent à sa rencontre et se prosternèrent jusqu’à terre devant lui. 16 Ils lui proposèrent : Vois-tu, nous avons avec nous, tes serviteurs, cinquante hommes robustes. Permets qu’ils aillent à la recherche de ton maître ! Peut-être l’Esprit de l’Eternel n’a-t-il fait que l’emporter et le jeter sur quelque montagne ou dans quelque ravin.

Il répondit : Non, ne les envoyez pas !

17 Mais ils insistèrent tant et plus, si bien qu’il leur dit : Eh bien, envoyez-les.

Ils envoyèrent donc les cinquante hommes qui cherchèrent pendant trois jours en vain. 18 Ils revinrent auprès d’Elisée qui était resté à Jéricho. Il leur dit : Je vous avais bien dit de ne pas y aller !

La parole prophétique d’Elisée est suivie d’effet

19 Les habitants de la ville vinrent dire à Elisée : Vois-tu, notre ville est bien située, comme mon seigneur peut le voir, mais l’eau est malsaine et la terre est infertile.

20 Il répondit : Apportez-moi un plat neuf et mettez-y du sel.

Ils le lui apportèrent.

21 Il se rendit à la source des eaux, y jeta du sel et dit : Voici ce que déclare l’Eternel : « J’ai rendu cette eau saine ; elle ne causera plus la mort et ne rendra plus la terre infertile. »

22 Les eaux devinrent saines et le sont restées jusqu’à ce jour, conformément à la parole qu’Elisée avait prononcée.

23 De Jéricho, Elisée se rendit à Béthel. Pendant qu’il montait par la route, des enfants sortirent de la ville et se moquèrent de lui en criant : Monte, chauve ! Monte, chauve !

24 Il se retourna pour les regarder et appela sur eux la malédiction au nom de l’Eternel. Aussitôt, deux ourses sortirent de la forêt et déchirèrent quarante-deux de ces enfants. 25 De là, Elisée se rendit au mont Carmel, d’où il retourna à Samarie[j].

Le règne de Yoram sur Israël

Yoram, fils d’Achab, devint roi d’Israël à Samarie, la dix-huitième année du règne de Josaphat, roi de Juda. Il régna douze ans[k]. Il fit ce que l’Eternel considère comme mal, sans toutefois aller aussi loin que son père et sa mère[l]. Il renversa la statue de Baal que son père avait fait ériger, mais il resta attaché aux péchés de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait entraîné le peuple d’Israël dans le péché. Il ne s’en détourna pas.

La campagne contre les Moabites – Elisée annonce la victoire

Mésha, roi de Moab[m], élevait de nombreux troupeaux de moutons. Chaque année, il devait payer au roi d’Israël un tribut de cent mille agneaux et de cent mille béliers avec leur laine. A la mort d’Achab, le roi de Moab se révolta contre le roi d’Israël. Alors, le roi Yoram quitta Samarie et passa toute l’armée d’Israël en revue. Il envoya un message à Josaphat, roi de Juda, pour lui dire : Le roi de Moab s’est révolté contre moi. Viendras-tu l’attaquer avec moi ?

Josaphat répondit : Oui, je viendrai. Nous nous unirons pour l’attaquer, toi et moi, mes troupes avec les tiennes et mes chevaux avec les tiens. Il ajouta : Quel chemin prendrons-nous ?

Yoram répondit : Nous attaquerons par le chemin du désert d’Edom[n].

Les rois d’Israël, de Juda et d’Edom[o] se mirent donc en campagne. Ils firent sept jours de marche, mais l’eau vint à manquer pour les hommes comme pour les bêtes de somme qui les suivaient. 10 Alors le roi d’Israël s’écria : Hélas ! Que ferons-nous ? L’Eternel nous a certainement attirés ici, nous les trois rois, pour nous livrer aux Moabites. 11 Mais Josaphat demanda : N’y a-t-il ici aucun prophète de l’Eternel par qui nous pourrions consulter l’Eternel ?

L’un des officiers du roi d’Israël répondit : Il y a ici Elisée, fils de Shaphath, le serviteur d’Elie.

12 Josaphat déclara : En effet, cet homme-là reçoit la parole de l’Eternel.

Le roi d’Israël, Josaphat et le roi d’Edom se rendirent donc auprès de lui. 13 Mais Elisée apostropha le roi d’Israël : Qu’ai-je à faire avec toi ? Va donc trouver les prophètes de ton père et ceux de ta mère !

Alors le roi d’Israël lui dit : Mais non ! C’est certainement l’Eternel qui a attiré ces trois rois ici pour les livrer aux Moabites.

14 Elisée répondit : Aussi vrai que l’Eternel, le Dieu des armées célestes dont je suis le serviteur, est vivant, je t’assure que si ce n’était par égard pour Josaphat, roi de Juda, je ne te prêterais nulle attention ; je ne te regarderais même pas. 15 Maintenant, amenez-moi un joueur de harpe !

Quand le harpiste se mit à jouer, l’Eternel se saisit d’Elisée 16 qui dit : Voici ce que déclare l’Eternel : « Creusez beaucoup de fosses dans le lit desséché de ce torrent ! 17 Car l’Eternel vous le dit : ce ravin se remplira d’eau sans que vous voyiez ici ni vent ni pluie. Et vous aurez à boire vous, vos troupeaux et vos bêtes de somme. 18 Mais c’est encore peu de chose pour l’Eternel. Il vous donnera aussi la victoire sur les Moabites. 19 Vous attaquerez toutes leurs villes fortifiées et toutes les villes importantes, vous abattrez tous leurs arbres, vous boucherez toutes leurs sources d’eau et vous dévasterez tous leurs meilleurs terrains en les couvrant de pierres. »

20 Le lendemain matin, à l’heure de la présentation de l’offrande, de l’eau descendit du côté d’Edom et la contrée fut inondée. 21 Cependant, les Moabites, ayant appris que les trois rois venaient les attaquer, avaient mobilisé tous les hommes en âge de porter les armes et même ceux qui avaient passé l’âge, et avaient pris position sur la frontière. 22 Le matin, quand ils se levèrent, les soldats moabites virent en face d’eux des eaux rouges comme du sang, car le soleil se reflétait dans l’eau. 23 Ils s’écrièrent : C’est du sang ! Certainement les rois ont tiré l’épée l’un contre l’autre, et ils se sont mutuellement entretués. A présent, Moabites, courons au pillage !

24 Et ils se précipitèrent sur le camp des Israélites ; mais ceux-ci surgirent devant eux et les battirent, puis les poursuivirent après les avoir mis en fuite. Ils pénétrèrent plus avant dans leur pays et leur infligèrent une lourde défaite. 25 Ils détruisirent les villes, saccagèrent tous les champs cultivés en y jetant chacun sa pierre jusqu’à ce qu’ils en soient couverts, ils bouchèrent toutes les sources d’eau et abattirent tous les bons arbres. Finalement, seule la ville de Qir-Haréseth[p] resta intacte, mais elle fut encerclée et attaquée à son tour par les hommes armés de frondes. 26 Quand le roi de Moab comprit qu’il ne pourrait résister à l’attaque, il prit avec lui sept cents soldats armés d’épées et tenta de se frayer un passage en direction du roi d’Edom, mais il n’y réussit pas. 27 Alors, il fit venir son fils aîné qui devait lui succéder sur le trône et il l’offrit en holocauste sur le rempart. A ce spectacle, les Israélites furent si indignés qu’ils se retirèrent loin du roi et rentrèrent dans leur pays.

Elisée secourt une pauvre veuve

La veuve d’un disciple des prophètes implora Elisée en ces termes : Ton serviteur mon mari est mort. Tu sais combien il craignait l’Eternel. Or, voilà que l’homme qui lui avait prêté de l’argent veut prendre mes deux enfants et en faire des esclaves.

Elisée lui demanda : Que puis-je faire pour toi ? Dis-moi ce que tu as dans ta maison.

Elle répondit : Je n’ai plus rien d’autre chez moi qu’un flacon d’huile[q].

Il dit alors : Va donc emprunter chez tous tes voisins autant de récipients vides que tu pourras. Puis tu rentreras chez toi, tu fermeras la porte sur toi et sur tes fils, tu verseras de l’huile dans tous ces récipients et tu les mettras de côté à mesure qu’ils seront pleins.

La femme le quitta et fit ce qu’il lui avait dit. Elle ferma la porte sur elle et sur ses fils ; ceux-ci lui présentaient les récipients, et elle les remplissait. Lorsqu’ils furent tous pleins, elle dit à l’un de ses fils : Passe-moi encore un récipient.

Mais il lui répondit : Il n’y en a plus.

Au même moment, l’huile s’arrêta de couler. Elle alla le raconter à l’homme de Dieu qui lui dit : Va vendre cette huile. Tu pourras rembourser ta dette et vivre, toi et tes fils, avec ce qui te restera.

Elisée et le fils de la Sunamite

La naissance de l’enfant

Un jour, Elisée passait par le village de Sunem[r]. Une femme riche insista auprès de lui pour qu’il accepte de prendre un repas chez elle. Dès lors, chaque fois qu’il passait par ce village, il s’arrêtait chez elle pour manger. Elle dit à son mari : Je sais que cet homme qui passe toujours chez nous est un saint homme de Dieu. 10 Nous pourrions lui construire une petite chambre sur le toit et y mettre pour lui un lit, une table, une chaise et une lampe. Il pourrait loger là quand il viendra chez nous.

11 Un jour qu’Elisée repassait à Sunem, il alla donc se retirer dans la petite chambre haute et y passa la nuit. 12 Puis il dit à son serviteur Guéhazi[s] : Appelle cette Sunamite !

Guéhazi l’appela, et elle vint se présenter devant lui. 13 Elisée dit à Guéhazi : Dis-lui : « Tu t’es donné beaucoup de peine en faisant tout cela pour nous. Que pouvons-nous faire pour toi ? Faut-il parler en ta faveur au roi ou au chef de l’armée ? »

Elle répondit : Non, merci. Je vis heureuse au milieu de mon peuple.

14 Elisée demanda à son serviteur : Que pourrions-nous faire pour elle ?

Guéhazi répondit : Hélas ! elle n’a pas d’enfant, et son mari est âgé.

15 Elisée lui dit : Appelle-la !

Guéhazi obéit, et elle vint se présenter sur le pas de la porte.

16 Elisée lui dit : L’an prochain, à la même époque, tu tiendras un fils dans tes bras !

Elle s’écria alors : Que mon seigneur, homme de Dieu, ne me donne pas de faux espoirs, moi qui suis sa servante !

17 Cependant, cette femme devint enceinte et, l’année suivante à la même époque, elle donna naissance à un fils, exactement comme Elisée le lui avait prédit.

La mort de l’enfant

18 L’enfant grandit. Un jour qu’il était allé rejoindre son père auprès des moissonneurs, 19 il cria soudain à son père : Oh, ma tête ! Que j’ai mal à la tête[t] !

Le père ordonna à son serviteur : Emporte-le vite chez sa mère !

20 Le serviteur l’emporta et l’amena à sa mère, qui le prit sur ses genoux. Il y resta jusqu’à midi, puis il mourut. 21 Elle monta dans la chambre du prophète, le coucha sur le lit de l’homme de Dieu, referma la porte sur lui et sortit. 22 Puis elle appela son mari et lui dit : Donne-moi, je te prie, l’un des jeunes serviteurs et une ânesse ; je vais vite aller chez l’homme de Dieu et je reviens aussitôt.

23 – Pourquoi veux-tu aller chez lui aujourd’hui ? lui demanda-t-il. Ce n’est ni la nouvelle lune ni un jour de sabbat.

Elle lui répondit : Tout va bien.

24 Puis elle fit seller l’ânesse et dit à son jeune serviteur : Conduis-moi rapidement ! Ne m’arrête pas en cours de route sans que je te l’ordonne !

25 Elle voyagea ainsi et parvint jusqu’au mont Carmel[u] où habitait l’homme de Dieu. Quand celui-ci l’aperçut de loin, il dit à son serviteur Guéhazi : Regarde, c’est notre Sunamite. 26 Cours vite à sa rencontre et demande-lui : « Tout va-t-il bien pour toi ? Ton mari est-il en bonne santé ? L’enfant va-t-il bien ? »

Elle répondit : Tout va bien.

27 Elle poursuivit jusqu’à l’homme de Dieu sur la montagne, elle se jeta à ses pieds. Guéhazi s’approcha pour l’écarter. Mais Elisée lui dit : Laisse-la faire ! Elle est profondément affligée, mais l’Eternel ne me l’a pas fait savoir et il ne m’en a pas révélé la cause.

28 Alors la femme s’écria : Est-ce que j’ai demandé un fils à mon seigneur ? Ne t’avais-je pas dit : « Ne me donne pas de faux espoirs » ?

Elisée ressuscite l’enfant

29 Elisée ordonna à Guéhazi : Mets ta ceinture ! Prends mon bâton en main et va. Si tu rencontres quelqu’un en chemin, ne perds pas de temps à le saluer, et si quelqu’un te salue, ne t’arrête pas pour lui répondre. Quand tu arriveras dans la maison de cette femme, tu poseras mon bâton sur le visage du garçon.

30 La mère de l’enfant s’écria : Aussi vrai que l’Eternel est vivant et que tu es toi-même en vie, je ne partirai pas sans toi !

Alors Elisée se leva et se mit en route avec elle. 31 Guéhazi les avait devancés et il avait posé le bâton sur le visage du petit garçon, mais rien ne s’était passé : pas un son, pas une réaction. Il revint donc sur ses pas, à la rencontre d’Elisée, et lui annonça que l’enfant n’était pas revenu à lui. 32 Quand Elisée arriva à la maison, le petit garçon était mort, étendu sur le lit. 33 Elisée entra, ferma la porte sur eux deux et pria l’Eternel. 34 Il monta sur le lit et se plaça sur l’enfant, il appliqua sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains. Comme il restait ainsi étendu sur lui, le corps de l’enfant commença à se réchauffer. 35 Le prophète se releva, marcha de long en large dans la chambre, puis s’étendit de nouveau sur l’enfant. Soudain le petit garçon éternua sept fois et rouvrit les yeux. 36 Elisée appela Guéhazi et lui dit : Va chercher cette Sunamite !

Guéhazi l’appela et elle vint vers Elisée qui lui dit : Voici ton fils, reprends-le !

37 Elle s’avança, se jeta à ses pieds et se prosterna jusqu’à terre, puis elle prit son fils dans ses bras et sortit de la pièce.

Elisée pourvoit à la nourriture de ses disciples

38 Elisée retourna à Guilgal[v]. Or, la famine sévissait dans cette contrée. Un jour, ses disciples étaient assis devant lui. Il s’interrompit et dit à son serviteur : Mets la grande marmite sur le feu et prépare une soupe pour les disciples !

39 Alors un membre du groupe sortit dans la campagne pour ramasser des légumes. Dans une vigne sauvage, il trouva des coloquintes sauvages[w] et en remplit le pan de son vêtement. A son retour, il les coupa en morceaux et en remplit la marmite pour la soupe, mais personne ne savait ce que c’était. 40 On servit la soupe aux hommes, mais dès qu’ils l’eurent goûtée, ils s’écrièrent : Cette soupe est du poison, homme de Dieu !

Et ils ne purent la manger. 41 Mais Elisée ordonna : Apportez-moi de la farine !

Il en versa dans la marmite et dit : Que l’on serve ces gens et qu’ils mangent !

La soupe qui était dans la marmite ne contenait plus rien de mauvais.

42 A cette époque, un homme vint de Baal-Shalisha[x]. Il apporta des vivres à l’homme de Dieu : vingt pains d’orge et de blé nouveau dans son sac, comme premiers produits de la nouvelle récolte. Elisée dit à son serviteur : Partage ces vivres entre tout le monde et qu’ils mangent.

43 Celui-ci répondit : Comment pourrais-je nourrir cent personnes avec cela ?

Mais Elisée répéta : Partage ces vivres entre tous et qu’ils mangent, car l’Eternel déclare : « Chacun mangera à sa faim, et il y aura même des restes. »

44 Le serviteur distribua les pains à tout le monde, ils mangèrent, et il y eut effectivement des restes, comme l’Eternel l’avait annoncé.

La guérison de Naaman

Naaman, le général en chef de l’armée du roi de Syrie[y], était un homme que son maître, le roi de Syrie, tenait en haute estime et auquel il accordait toute sa faveur, car, par lui, l’Eternel avait accordé la victoire aux Syriens. Hélas, ce valeureux guerrier était atteint d’une maladie de peau rendant impur[z]. Or, au cours d’une incursion dans le territoire d’Israël, des troupes de pillards syriens avaient enlevé une petite fille. A présent, elle était au service de la femme de Naaman. Un jour, elle dit à sa maîtresse : Si seulement mon maître pouvait aller auprès du prophète qui habite à Samarie ! Cet homme le guérirait de sa maladie.

Naaman répéta au roi les propos de la jeune fille du pays d’Israël. Alors le roi de Syrie lui dit : C’est bien ! Rends-toi là-bas. Je vais te donner une lettre pour le roi d’Israël[aa].

Ainsi Naaman se mit en route, emportant trois cent cinquante kilos d’argent, soixante-dix kilos d’or et dix vêtements de rechange. Arrivé à Samarie, il remit au roi d’Israël la lettre dans laquelle il était dit : « Tu recevras ce message par l’intermédiaire de mon général Naaman que je t’envoie pour que tu le guérisses de sa maladie de la peau. »

Quand le roi d’Israël eut pris connaissance du contenu de cette lettre, il déchira ses vêtements[ab] et s’écria : Est-ce que je suis Dieu, moi ? Est-ce que je suis le maître de la vie et de la mort pour que cet homme me demande de guérir quelqu’un de sa maladie de la peau ? Reconnaissez donc et voyez qu’il me cherche querelle.

Lorsque Elisée, l’homme de Dieu, apprit que le roi d’Israël avait déchiré ses vêtements, il lui fit dire : Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements ? Que cet homme vienne donc me voir et il saura qu’il y a un prophète en Israël.

Naaman vint donc avec ses chevaux et son char, et attendit devant la porte de la maison d’Elisée. 10 Celui-ci lui fit dire par un envoyé : Va te laver sept fois dans le Jourdain et tu seras complètement purifié.

11 Naaman se mit en colère et il s’en alla en disant : Je pensais que cet homme viendrait en personne vers moi, qu’il se tiendrait là pour invoquer l’Eternel, son Dieu, puis qu’il passerait sa main sur la partie malade et me guérirait de ma maladie de la peau. 12 Les fleuves de Damas, l’Amana et le Parpar[ac], ne valent-ils pas mieux que tous les cours d’eau d’Israël ? Ne pourrais-je pas m’y baigner pour être purifié ?

Il fit donc demi-tour et partit furieux. 13 Mais ses serviteurs s’approchèrent de lui pour lui dire : Maître, si ce prophète t’avait ordonné quelque chose de difficile, ne le ferais-tu pas ? A plus forte raison devrais-tu faire ce qu’il t’a dit, s’il ne te demande que de te laver dans l’eau, pour être purifié.

14 Alors Naaman descendit dans le Jourdain et s’y trempa sept fois, comme l’homme de Dieu le lui avait ordonné, et sa chair redevint nette comme celle d’un jeune enfant : il était complètement purifié.

15 Il retourna vers l’homme de Dieu avec toute son escorte. Lorsqu’il fut arrivé, il se présenta à lui en disant : Voici : je reconnais qu’il n’y a pas d’autre Dieu sur toute la terre que celui d’Israël. Maintenant, accepte, je te prie, un cadeau de la part de ton serviteur.

16 Elisée répondit : Aussi vrai que l’Eternel que je sers est vivant, je n’accepterai rien.

Naaman insista, mais Elisée persista dans son refus. 17 Alors Naaman dit : Puisque tu refuses tout cadeau, permets-moi du moins d’emporter un peu de terre de ton pays, juste autant que deux mulets peuvent en porter, car dorénavant ton serviteur ne veut plus offrir ni holocauste ni sacrifice de communion à d’autre dieu qu’à l’Eternel. 18 Seulement, que l’Eternel veuille me pardonner la chose suivante : quand mon souverain se rend dans le temple du dieu Rimmôn pour s’y prosterner, je dois me prosterner en même temps que lui car il s’appuie sur mon bras. Que l’Eternel pardonne donc ce geste à ton serviteur.

19 Elisée lui dit : Va en paix !

Et Naaman le quitta.

La faute et le châtiment de Guéhazi

Lorsque Naaman eut parcouru une certaine distance, 20 Guéhazi, le serviteur d’Elisée l’homme de Dieu, se dit : Mon maître a voulu ménager ce Syrien, Naaman, et il l’a laissé partir sans accepter aucun des cadeaux qu’il lui avait apportés. Aussi vrai que l’Eternel est vivant, je vais le rattraper et j’obtiendrai certainement quelque chose de lui.

21 Guéhazi se mit donc à courir après Naaman. Lorsque celui-ci le vit accourir, il sauta de son char et se précipita vers lui.

– Est-ce que tout va bien, lui demanda-t-il ?

22 – Oui, tout va bien, répondit Guéhazi. Mon maître m’envoie te dire : « A l’instant, deux jeunes disciples des prophètes viennent d’arriver chez moi de la région montagneuse d’Ephraïm. Peux-tu me donner pour eux trente-cinq kilos d’argent, je te prie, et deux vêtements de rechange ? »

23 Naaman lui dit : Fais-moi le plaisir d’accepter soixante-dix kilos d’argent !

Il insista auprès de lui pour qu’il accepte et mit lui-même les soixante-dix kilos d’argent dans deux sacs qu’il lui donna. Il lui remit aussi deux vêtements d’apparat que deux de ses serviteurs portèrent devant Guéhazi. 24 Quand Guéhazi fut arrivé à la colline située près de l’entrée de la ville, il prit les objets de leurs mains, les déposa chez lui, et renvoya les deux serviteurs qui s’en allèrent. 25 Puis il alla lui-même se présenter à son maître. Elisée lui demanda : D’où viens-tu, Guéhazi ?

Il répondit : Ton serviteur n’est allé nulle part.

26 Mais Elisée lui dit : Crois-tu que mon esprit n’était pas avec toi lorsque cet homme a sauté de son char pour aller à ta rencontre ? Penses-tu que c’est le moment de prendre de l’argent et d’acquérir des vêtements, puis des oliviers, des vignes, des brebis et des bœufs, des serviteurs et des servantes ? 27 Puisque tu as fait cela, la maladie de la peau de Naaman s’attachera à toi et à tes descendants pour toujours.

Alors Guéhazi quitta Elisée ; il y avait sur sa peau des taches blanches comme neige[ad].

Le fer qui surnage

Un jour, les disciples des prophètes[ae] dirent à Elisée : Tu vois que la salle où nous nous réunissons avec toi est devenue trop petite pour nous. Permets-nous d’aller jusqu’au Jourdain : là, chacun de nous taillera une poutre et nous la rapporterons pour construire une nouvelle maison. Elisée leur dit : Allez-y !

Mais l’un d’eux le pria : Accepte de venir avec tes serviteurs.

Il répondit : D’accord, je viens.

Il descendit donc avec eux. Arrivés au Jourdain, ils abattirent des arbres. Pendant que l’un d’eux abattait son arbre, le fer de sa hache tomba dans l’eau. Il s’écria : Ah, mon maître ! Quel malheur ! C’était une hache empruntée !

L’homme de Dieu lui demanda : Où est tombé le fer ?

L’homme lui indiqua l’endroit. Alors Elisée tailla un morceau de bois et le lança au même endroit. Aussitôt, le fer revint à la surface, et le prophète dit : Ramène-le à toi !

L’autre n’eut qu’à tendre la main pour le reprendre.

Les Syriens veulent capturer Elisée

Le roi de Syrie[af] était en guerre contre Israël ; il tint conseil avec son état-major et décida : J’établirai mon campement à tel et tel endroit. Immédiatement, l’homme de Dieu fit dire au roi d’Israël[ag] : Garde-toi bien de passer par tel endroit, car les Syriens y ont pris position.

10 Alors le roi d’Israël envoya quelques hommes en reconnaissance à l’endroit que lui avait signalé l’homme de Dieu.

Cela se produisit à plusieurs reprises, 11 au point que le roi de Syrie en fut profondément troublé. Il convoqua ses officiers et leur dit : Ne voulez-vous pas me dire qui, parmi nous, est du côté du roi d’Israël ?

12 L’un de ses officiers lui répondit : Personne, mon seigneur le roi. C’est Elisée, le prophète d’Israël, qui révèle à son roi jusqu’aux paroles que tu prononces dans ta chambre à coucher.

13 Le roi dit : Allez voir où il se trouve, pour que je puisse le faire saisir !

On vint lui annoncer : Il est à Dotân[ah].

14 Le roi y envoya une forte troupe de soldats avec des chevaux et des chars. Ils arrivèrent de nuit et cernèrent la localité. 15 Le lendemain matin, le serviteur de l’homme de Dieu se leva de bonne heure et sortit. Il vit qu’une troupe entourait la cité avec des chevaux et des chars. Le serviteur dit à son maître : Ah, mon seigneur ! Qu’allons-nous faire ?

16 Elisée répondit : N’aie pas peur, car ceux qui sont avec nous sont plus nombreux qu’eux.

17 Puis il pria : Eternel, je t’en prie : ouvre-lui les yeux, pour qu’il voie !

L’Eternel ouvrit les yeux du serviteur qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Elisée.

18 Les Syriens se dirigèrent vers Elisée. Celui-ci pria l’Eternel en disant : Je te prie, frappe d’aveuglement toute cette troupe !

Et l’Eternel les frappa d’aveuglement, comme Elisée l’avait demandé. 19 Elisée dit aux soldats : Vous n’êtes pas sur le bon chemin ! Ce n’est pas ici la ville où vous voulez aller. Suivez-moi, et je vous conduirai vers l’homme que vous cherchez !

Il les conduisit à Samarie. 20 Lorsqu’ils furent arrivés à Samarie, Elisée pria encore : Eternel, ouvre les yeux de ces hommes pour qu’ils voient maintenant !

L’Eternel leur ouvrit les yeux et ils s’aperçurent qu’ils étaient à l’intérieur de la ville de Samarie.

21 Lorsque le roi d’Israël les vit, il demanda à Elisée : Dois-je les tuer, mon père ?

22 – Non, lui répondit Elisée, ne les tue pas ! Massacres-tu des soldats que tu as capturés grâce à ton épée ou ton arc ? Au contraire : fais-leur servir du pain et de l’eau pour qu’ils mangent et qu’ils boivent. Puis qu’ils retournent chez leur souverain !

23 Alors le roi d’Israël leur fit servir un repas copieux, ils mangèrent et burent, puis il les renvoya et ils retournèrent chez leur souverain. Depuis lors, les troupes syriennes cessèrent leurs incursions sur le territoire d’Israël.

La famine règne dans Samarie assiégée

24 Quelque temps plus tard, Ben-Hadad, le roi de Syrie, mobilisa toute son armée et alla mettre le siège devant Samarie. 25 Pendant que le siège de la ville se prolongeait, une grande famine y sévissait au point qu’une tête d’âne[ai] valait quatre-vingts pièces d’argent et une livre de pois chiches[aj] cinq pièces d’argent.

26 Un jour, le roi d’Israël passait sur le rempart. Une femme lui cria : Viens à mon secours, mon seigneur le roi !

27 Il répondit : Si l’Eternel ne vient pas à ton secours, comment pourrais-je te secourir ? Je n’ai ni blé, ni vin à te donner. 28 Pourtant le roi ajouta : Qu’est-ce qui t’arrive ?

Elle répondit : Cette femme-là m’a proposé : « Donne ton fils ! Nous le mangerons aujourd’hui, et demain ce sera le tour du mien. » 29 Nous avons donc fait cuire mon fils, et nous l’avons mangé. Mais le lendemain, quand je lui ai dit : « Donne ton fils pour que nous le mangions », elle l’a caché[ak].

30 Lorsque le roi entendit le récit de cette femme, il déchira ses vêtements[al]. Lorsqu’il passa de nouveau sur le rempart, le peuple s’aperçut qu’il portait sous ses habits royaux un vêtement de toile grossière à même la peau. 31 Il déclara : Que Dieu me punisse très sévèrement, si la tête d’Elisée, fils de Shaphath, reste encore aujourd’hui sur ses épaules.

Elisée annonce la fin de la famine

32 Or, Elisée se tenait dans sa maison, avec les responsables de la ville. Le roi envoya quelqu’un chez lui. Mais avant que l’émissaire soit arrivé, Elisée avait dit aux responsables : Ne voyez-vous pas que ce fils d’assassin envoie quelqu’un pour me couper la tête ? Faites attention ! Quand vous verrez venir cet émissaire, fermez la porte pour l’empêcher d’entrer ! N’entend-on pas déjà le bruit des pas de son maître derrière lui ?

33 Il n’avait pas fini de parler que, déjà, l’émissaire[am] arriva. Le roi dit à Elisée : Tout ce mal vient de l’Eternel ! Que puis-je encore attendre de lui ?

Elisée répondit : Ecoutez ce que dit l’Eternel. Voici ce qu’il déclare : « Demain, à cette heure, sur la place de Samarie à la porte de la ville, on vendra dix kilos de fine farine pour une pièce d’argent et vingt kilos d’orge pour le même prix. »

L’aide de camp du roi qui l’accompagnait répondit à l’homme de Dieu : Même si l’Eternel perçait des trous dans le ciel, comment pareille chose pourrait-elle se réaliser ?

Elisée répliqua : Tu le verras de tes propres yeux, mais tu n’en mangeras pas.

Des hommes à la peau malade se rendent au camp des Syriens

Près de la porte d’entrée de la ville se trouvaient quatre hommes atteints d’une maladie de peau rendant impur[an]. Ils se dirent l’un à l’autre : A quoi bon rester ici à attendre la mort ? Si nous décidons d’entrer dans la ville, nous y mourrons, car la famine y règne. Si nous restons ici, nous mourrons également. Venez, descendons plutôt au camp des Syriens et rendons-nous à eux ! S’ils nous laissent vivre, tant mieux, et s’ils nous font mourir, eh bien ! nous mourrons !

Vers le soir, ils se préparèrent donc à descendre au camp des Syriens. Lorsqu’ils furent arrivés à la limite du camp, il n’y avait plus personne. Le Seigneur avait fait entendre aux assiégeants le bruit d’une grande armée venant avec des chars et des chevaux. Les Syriens s’étaient dit l’un à l’autre : Le roi d’Israël a certainement enrôlé contre nous les rois des Hittites[ao] et les rois des Egyptiens[ap] pour qu’ils viennent nous attaquer.

Ainsi, pour sauver leurs vies, ils se levèrent et s’enfuirent à la tombée de la nuit, abandonnant leurs tentes, leurs chevaux, leurs ânes et laissant leur camp tel quel. Lorsque les hommes affectés d’une maladie de la peau furent donc arrivés à la limite du camp, ils entrèrent dans une tente, où ils mangèrent et burent ce qu’ils y trouvèrent. Puis ils emportèrent de l’argent, de l’or et des vêtements pour les cacher ailleurs. Ensuite, ils revinrent et pénétrèrent sous une autre tente, y prirent ce qu’ils trouvèrent et allèrent encore le cacher.

Les malades de la peau informent le roi

Puis ils se dirent l’un à l’autre : Ce n’est pas bien, ce que nous faisons là ! Ce jour est un jour de bonne nouvelle. Si nous gardons cette bonne nouvelle pour nous et si nous attendons qu’il fasse jour pour la publier, le châtiment nous atteindra. Venez maintenant, allons prévenir le palais royal.

10 Ils retournèrent à la ville et appelèrent les sentinelles. Ils leur firent ce rapport : Nous avons poussé jusqu’au camp des Syriens, et voici qu’il n’y a plus personne, on n’y entend plus une seule voix humaine ; il reste seulement des chevaux et des ânes attachés, les tentes ont été abandonnées telles quelles.

11 Les sentinelles de la porte appelèrent quelqu’un de l’intérieur pour transmettre la nouvelle au palais royal. 12 Le roi se leva au milieu de la nuit et dit à ses ministres : A mon avis, voici ce que les Syriens sont en train de machiner contre nous : ils savent que nous sommes affamés, c’est pourquoi ils ont quitté leur camp pour se cacher dans la campagne. Ils doivent se dire : « Les assiégés vont sortir de la ville, alors nous les saisirons vivants et nous pénétrerons dans la ville. »

13 L’un des ministres proposa la chose suivante : On pourrait envoyer quelques hommes et les cinq chevaux qui nous restent encore dans la ville. Nous n’avons rien à y perdre, car ils connaîtront le même sort que celui de toute la multitude d’Israël qui reste dans la ville et qui va vers sa fin. Envoyons-les donc et nous verrons bien.

14 On équipa donc deux chars attelés de chevaux, et le roi envoya une patrouille à la recherche de l’armée syrienne en leur disant d’aller voir ce qui se passait.

15 La patrouille suivit les traces de l’armée syrienne jusqu’au Jourdain. Les hommes virent la route toute jonchée de vêtements et de matériel que les Syriens avaient abandonnés dans leur précipitation. Ils revinrent faire leur rapport au roi.

Les prédictions d’Elisée se réalisent

16 Alors le peuple de Samarie se précipita vers le camp des Syriens pour le piller. C’est ainsi que l’on put acheter dix kilos de fine farine ou vingt kilos d’orge pour une pièce d’argent, comme l’Eternel l’avait dit. 17 Le roi avait chargé son aide de camp qui l’accompagnait de surveiller la porte de la ville, mais celui-ci fut piétiné là par la foule et il mourut, comme l’homme de Dieu l’avait annoncé au moment où le roi était venu le trouver. 18 En effet, c’est à ce moment qu’il avait dit au roi : Demain, à cette heure, sur la place de Samarie, à la porte de la ville, on pourra acheter vingt kilos d’orge ou dix kilos de fine farine pour une pièce d’argent.

19 Et l’aide de camp lui avait répliqué : Même si l’Eternel perçait des trous dans le ciel, comment pareille chose pourrait-elle se réaliser ?

A quoi Elisée avait répondu : Tu le verras de tes propres yeux, mais tu n’en mangeras pas.

20 C’est bien en effet ce qui lui arriva : la foule le piétina à la porte de la ville, et il mourut.

Le roi rend justice à la Sunamite

Elisée dit à la femme dont il avait ressuscité le fils[aq] : Mets-toi en route et va à l’étranger avec ta famille. Allez vous installer où vous pourrez, car l’Eternel a décidé d’envoyer dans ce pays une famine qui sévira durant sept ans.

La femme suivit le conseil de l’homme de Dieu : elle s’en alla avec sa famille et s’installa pendant sept ans dans le pays des Philistins[ar]. A la fin de la septième année, elle en revint et se rendit chez le roi pour implorer son intervention afin qu’on lui rende sa maison et ses terres. Le roi s’entretenait justement avec Guéhazi, le serviteur de l’homme de Dieu, et lui demandait : Raconte-moi donc toutes les grandes choses qu’Elisée a accomplies.

Or, au moment précis où il lui racontait comment Elisée avait ramené un mort à la vie, la femme dont il avait ressuscité le fils arriva auprès du roi pour implorer son intervention au sujet de sa maison et de ses terres. Alors Guéhazi s’exclama : Mon seigneur le roi, voici la femme dont je te parlais et voici son fils qu’Elisée a rendu à la vie !

Le roi interrogea la femme et elle lui raconta toute son histoire. Puis le roi mit à sa disposition l’un de ses chambellans auquel il dit : Fais restituer à cette femme tout ce qui lui appartient, et qu’on lui paie même une redevance pour ce que ses terres ont rapporté depuis le jour où elle a quitté le pays jusqu’à maintenant.

Hazaël rencontre Elisée et devient roi de Syrie

Une autre fois, Elisée se rendit à Damas. Ben-Hadad, le roi de Syrie, était malade. On lui annonça que l’homme de Dieu était venu jusque-là. Le roi dit à Hazaël : Prends un cadeau, va trouver l’homme de Dieu et consulte l’Eternel par son intermédiaire pour savoir si je guérirai de cette maladie.

Hazaël alla trouver Elisée en emportant un présent composé des meilleurs produits de Damas[as], chargés sur quarante chameaux. Lorsqu’il fut arrivé auprès de lui, il se tint devant lui et dit : Ton serviteur Ben-Hadad, roi de Syrie, m’envoie vers toi pour te demander s’il sortira vivant de cette maladie.

10 Elisée lui répondit : Va et dis-lui : « Oui, certainement, tu guériras de cette maladie. » Cependant, l’Eternel m’a révélé qu’il va mourir.

11 Puis le regard de l’homme de Dieu se figea, il fixa Hazaël avec intensité, jusqu’à ce que celui-ci rougisse de honte, puis il se mit à pleurer.

12 Hazaël lui demanda : Pourquoi mon seigneur pleure-t-il ?

Elisée répondit : Parce que je sais tout le mal que tu feras aux Israélites, tu incendieras leurs villes fortifiées, tu massacreras leurs jeunes gens, tu écraseras leurs petits enfants et tu fendras le ventre de leurs femmes enceintes[at].

13 Hazaël reprit étonné : Mais qu’est donc ton serviteur, pour accomplir de pareilles choses ? Je n’ai pas plus de valeur qu’un chien.

Elisée répliqua : L’Eternel m’a fait voir que tu deviendras roi de Syrie[au].

14 Hazaël quitta Elisée et revint auprès de son souverain qui lui demanda : Que t’a dit Elisée ?

Il répondit : Il m’a dit : « Oui, certainement tu guériras de cette maladie. »

15 Le lendemain Hazaël prit une couverture, la trempa dans l’eau et en recouvrit le visage du roi qui mourut. Hazaël lui succéda sur le trône.

Le règne de Yoram sur Juda(A)

16 La cinquième année du règne de Yoram, fils d’Achab, roi d’Israël, tandis que Josaphat était encore roi de Juda, Yoram, son fils, devint roi de Juda. 17 Il avait trente-deux ans à son avènement et il régna huit ans à Jérusalem[av]. 18 Il suivit l’exemple des rois d’Israël, agissant comme la dynastie d’Achab, car il avait épousé une fille d’Achab[aw]. Il fit ce que l’Eternel considère comme mal. 19 Pourtant, l’Eternel ne voulut pas détruire Juda, à cause de son serviteur David à qui il avait promis que ses descendants régneraient pour toujours[ax].

20 Sous le règne de Yoram, les Edomites se révoltèrent contre la domination de Juda, et se donnèrent un roi[ay]. 21 Alors Yoram partit pour Tsaïr[az] avec tous ses chars de guerre. En pleine nuit, il tomba sur les Edomites qui l’avaient déjà encerclé, et il les battit ainsi que les chefs des chars ; les soldats s’enfuirent chez eux. 22 Depuis lors, Edom fut en révolte contre Juda, et il l’est toujours. A la même époque, Libna[ba] se révolta également.

23 Les autres faits et gestes de Yoram et toutes ses réalisations sont cités dans le livre des Annales des rois de Juda. 24 Yoram rejoignit ses ancêtres décédés et fut enterré à leurs côtés dans la Cité de David. Ahazia, son fils, lui succéda sur le trône.

Le règne d’Ahazia sur Juda(B)

25 La douzième année du règne de Yoram, fils d’Achab, roi d’Israël, Ahazia, fils de Yoram, devint roi de Juda. 26 Il était âgé de vingt-deux ans à son avènement et il régna un an à Jérusalem[bb]. Sa mère s’appelait Athalie, elle était une petite-fille d’Omri, roi d’Israël. 27 Ahazia suivit l’exemple de la dynastie d’Achab et fit ce que l’Eternel considère comme mal, comme la famille d’Achab, car il était allié par mariage à cette famille. 28 Il partit avec Yoram, le fils d’Achab, pour une expédition militaire contre Hazaël, roi de Syrie, à Ramoth en Galaad. Yoram fut blessé par les Syriens. 29 Alors, il retourna à Jizréel[bc] pour se faire soigner des blessures que les Syriens lui avaient infligées à Rama pendant le combat contre Hazaël, roi de Syrie. Ahazia, fils de Yoram, roi de Juda, y alla pour lui rendre visite au cours de sa maladie.

Elisée envoie l’un de ses disciples oindre Jéhu

Le prophète Elisée appela l’un des disciples des prophètes et lui dit : Habille-toi pour partir. Prends cette fiole d’huile et va à Ramoth en Galaad. Là tu iras voir Jéhu, fils de Josaphat et petit-fils de Nimshi. Tu l’aborderas et tu lui demanderas de laisser ses compagnons et de te suivre seul dans une pièce retirée. Tu prendras la fiole d’huile et tu en verseras le contenu sur sa tête en disant : « Voici ce que déclare l’Eternel : Je te confère l’onction pour t’établir roi d’Israël ! » Puis tu te précipiteras vers la porte et tu t’enfuiras sans attendre.

Le jeune prophète partit donc pour Ramoth en Galaad. Quand il arriva, il trouva les chefs de l’armée d’Israël siégeant ensemble. Il dit : Chef, j’ai un message pour toi.

Jéhu demanda : Pour lequel d’entre nous ?

Il répondit : Pour toi, chef !

Jéhu se leva et entra dans la maison. Le prophète lui répandit l’huile sur la tête et lui dit : Voici ce que déclare l’Eternel, le Dieu d’Israël : « Je te confère l’onction pour t’établir roi d’Israël, le peuple de l’Eternel[bd]. Tu frapperas la maison d’Achab, ton seigneur. Ainsi, je vengerai le meurtre de mes serviteurs les prophètes et celui de tous les serviteurs de l’Eternel assassinés par Jézabel. Oui, toute la famille d’Achab périra. J’en exterminerai tous les hommes, esclaves et libres, en Israël. Je traiterai cette maison comme j’ai traité celle de Jéroboam, fils de Nebath, et celle de Baésha, fils d’Ahiya[be]. 10 Quant à Jézabel, elle sera dévorée par les chiens dans le domaine de Jizréel, sans qu’il y ait personne pour l’enterrer[bf]. »

Après avoir dit cela, le prophète ouvrit la porte et s’enfuit.

11 Lorsque Jéhu revint auprès des autres officiers du roi, ils lui demandèrent : Est-ce que ça va ? Pourquoi cet exalté est-il venu te voir ?

Jéhu leur répondit : Vous connaissez bien ce genre de personnes et leurs divagations.

12 Mais ils répliquèrent : Tu mens ! Raconte-nous donc ce qui s’est passé.

– Eh bien, dit-il, voici comment il m’a parlé. Il m’a dit : « Voici ce que déclare l’Eternel : Je te confère l’onction pour t’établir roi d’Israël. »

13 A ces mots, les officiers s’empressèrent d’étendre leurs manteaux devant lui sur les marches de l’escalier, puis ils sonnèrent du cor et se mirent à crier : Vive le roi Jéhu !

Jéhu assassine Yoram et Ahazia

14 C’est ainsi que Jéhu, fils de Josaphat, petit-fils de Nimshi, forma une conspiration contre Yoram à l’époque où celui-ci défendait, avec tout Israël, Ramoth en Galaad contre Hazaël, roi de Syrie. 15 Le roi Yoram était retourné à Jizréel pour se faire soigner des blessures que lui avaient infligées les Syriens pendant le combat contre Hazaël, roi de Syrie. Jéhu dit à ses compagnons : Si vous êtes décidés à vous rallier à moi, il faut que personne ne s’échappe de la ville pour aller annoncer la chose à Jizréel.

16 Puis Jéhu monta sur son char et partit pour Jizréel où Yoram était alité et recevait la visite d’Ahazia, le roi de Juda.

17 La sentinelle, postée sur la tour de Jizréel, vit venir la troupe de Jéhu et fit dire au roi : J’aperçois une troupe.

Yoram ordonna : Qu’on désigne un cavalier et qu’on l’envoie à leur rencontre pour leur demander s’ils viennent pour la paix.

18 Le cavalier se rendit à la rencontre de Jéhu et lui dit : Ainsi parle le roi : « Viens-tu pour la paix ? »

Jéhu répondit : Que t’importe la paix ? Fais demi-tour et passe derrière moi.

La sentinelle fit son rapport en disant : Le messager est arrivé jusqu’à eux, mais il ne revient pas.

19 On envoya un deuxième cavalier qui arriva auprès d’eux et dit : Ainsi parle le roi : « Viens-tu pour la paix ? »

Jéhu répondit : Que t’importe la paix ? Fais demi-tour et passe derrière moi.

20 La sentinelle fit son rapport en disant : Il est arrivé jusqu’à eux, mais il ne revient pas. Le chef de la troupe conduit son char à la manière de Jéhu, petit-fils de Nimshi : il conduit comme un fou.

(2 Ch 22.7-9)

21 Alors Yoram ordonna : Qu’on attelle mon char !

Et l’on attela son char. Yoram, roi d’Israël et Ahazia, roi de Juda, sortirent chacun sur son char pour aller au-devant de Jéhu, ils le rejoignirent dans le champ de Naboth de Jizréel[bg]. 22 Dès que Yoram fut à portée de voix de Jéhu, il lui demanda : Viens-tu pour la paix, Jéhu ?

Jéhu répondit : Comment peut-il être question de paix tant que durent les prostitutions de ta mère Jézabel et ses innombrables pratiques de sorcellerie ?

23 Alors Yoram fit demi-tour et s’enfuit, en criant à Ahazia : Attention, Ahazia ! c’est une trahison !

24 Mais Jéhu saisit son arc et tira. La flèche frappa Yoram entre les deux épaules, lui transperça le cœur et ressortit par la poitrine. Yoram s’effondra mort dans son char. 25 Jéhu dit à son écuyer Bidqar : Prends son cadavre et jette-le dans le champ de Naboth de Jizréel ! Te rappelles-tu ? Lorsque nous étions ensemble sur un char derrière son père Achab, l’Eternel a prononcé contre lui cette sentence : 26 « Voici ce que déclare l’Eternel : Puisque j’ai vu couler le sang de Naboth et celui de ses enfants, je te le ferai payer dans ce champ même – l’Eternel le déclare[bh] ! » Maintenant donc, emporte-le et jette-le dans ce champ, comme l’Eternel l’a annoncé.

27 Quand Ahazia, roi de Juda, vit ce qui se passait, il s’enfuit en direction de Beth-Hagân. Mais Jéhu se lança à sa poursuite et ordonna à ses hommes : Lui aussi, frappez-le sur son char !

Il fut blessé à la montée de Gour près de Yibleam et réussit à fuir jusqu’à Meguiddo où il mourut.

Footnotes

  1. 1.1 Suite de 1 R 22.52-54.
  2. 1.1 Les Moabites avaient été soumis par David (2 S 8.2). A partir du schisme, ils ont dû se trouver assujettis au royaume du Nord.
  3. 1.2 C’est-à-dire le Seigneur des Mouches, une déformation ridiculisante de Baal-Zeboul (Baal le prince), connu par d’anciens textes cananéens. Ce nom reparaît dans les évangiles sous la forme Béelzébul pour désigner le prince des démons (Mt 10.25 ; 12.27).
  4. 1.2 La plus septentrionale des cinq villes princières des Philistins.
  5. 1.17 Les mots : son frère, absents du texte hébreu traditionnel, se trouvent dans l’ancienne version grecque.
  6. 1.17 Le règne de Yoram a commencé par cinq années de corégence avec son père Josaphat, de 853 à 848 av. J.-C. (8.16). La 18e année du règne de Josaphat (3.1) est par conséquent la même que la seconde année du règne de Yoram (en corégence) : 852.
  7. 2.1 Non pas le Guilgal de la vallée du Jourdain (Jos 4.19 ; 5.9) près de Jéricho, mais un village à 11 kilomètres au nord-ouest de Béthel, à la frontière des deux royaumes. C’est là qu’Elisée reviendra (4.38) ; il s’y trouvait une école de disciples des prophètes.
  8. 2.2 Lieu important depuis l’époque des patriarches (Gn 12.8 ; 28.10-22 ; 35.1-5). Jéroboam y avait édifié un sanctuaire rival du temple de Jérusalem (1 R 12.28-33), mais l’Eternel y avait aussi ses représentants.
  9. 2.12 Voir 13.14.
  10. 2.25 Où était son domicile (6.32).
  11. 3.1 Voir 1.17 ; 1 R 15.24. Yoram régna de 852 à 841 av. J.-C. La 18e année de Josaphat s’explique par la corégence de celui-ci avec son père Asa de 872 à 869. 852 est donc la 18e année de son règne personnel (voir 8.16).
  12. 3.2 Achab (voir 1 R 16.29-33) et Jézabel (voir 1 R 18.4 ; 19.1-2 ; 21.7-15).
  13. 3.4 Mentionné sur la « pierre de Moab » ou stèle de Mésha découverte en 1868, datant d’environ 850 av. J.-C. et retraçant les conflits de Moab avec Israël depuis les temps d’Omri. Le pays de Moab était situé sur le plateau fertile s’étendant à l’est de la mer Morte sur 50 kilomètres de long et 40 kilomètres de large (Es 16.1, 7).
  14. 3.8 C’est-à-dire en contournant la mer Morte par l’ouest afin d’attaquer Moab par le sud. Ils devaient donc passer par le territoire d’Edom soumis à Juda.
  15. 3.9 Le roi d’Edom était en réalité un gouverneur nommé par Josaphat (voir 8.20 ; 1 R 22.48).
  16. 3.25 Ancienne capitale moabite appelée aussi Qir-Harès (Es 16.11), Qir-Hérès (Jr 48.31) ou Qir-Moab (Es 15.1) ; elle était située à 18 kilomètres à l’est de la mer Morte et à 24 kilomètres au sud de l’Arnon.
  17. 4.2 En Orient, l’huile est la base de l’alimentation comme des soins du corps.
  18. 4.8 Dans la plaine de Jizréel attribuée à la tribu d’Issacar (voir Jos 19.18 ; 1 S 28.4 ; 1 R 1.3).
  19. 4.12 Voir 5.19-27 ; 6.15.
  20. 4.19 Il s’agit probablement d’une insolation (voir Ps 121.6), l’époque de la moisson étant l’une des plus chaudes de l’année.
  21. 4.25 Voir 2.25. A une trentaine de kilomètres de Sunem.
  22. 4.38 Le Guilgal de 2.1 (voir note) où se trouvait une école de disciples du prophète.
  23. 4.39 Plante ressemblant à des concombres. Son fruit allongé, de la grosseur d’une orange, est extrêmement amer.
  24. 4.42 D’après 1 S 9.4, cette localité mentionnée seulement ici se trouvait à l’ouest de la montagne d’Ephraïm.
  25. 5.1 Ce roi était sans doute Ben-Hadad II (8.7 ; 13.3 ; voir 1 R 20.1 et note).
  26. 5.1 Voir Lv 13.2. Versets 1-14 : allusion en Lc 4.27.
  27. 5.5 C’est-à-dire Yoram (cf. 1.17 ; 3.1 ; 9.24). Les troubles frontaliers n’avaient pas anéanti la paix officielle établie par traité entre les deux royaumes.
  28. 5.7 En signe de consternation.
  29. 5.12 L’Amana (ou Abana) correspond au Barada actuel venant de l’Anti-Liban et traversant Damas, le « fleuve d’or » des Grecs, célèbre pour la pureté de ses eaux. Le Parpar jaillit de l’Hermon et se jette dans un lac au sud-est de Damas.
  30. 5.27 L’apparition de taches blanches signalait une maladie de peau rendant rituellement impur (cf. Ex 4.6 ; Lv 13.3 ; Nb 12.10).
  31. 6.1 Probablement à Jéricho, l’école de disciples du prophète la plus proche du Jourdain.
  32. 6.8 C’est-à-dire Ben-Hadad II (5.1 et note).
  33. 6.9 C’est-à-dire à Yoram (cf. 1.17 ; 3.1 ; 9.24).
  34. 6.13 Situé sur une colline à mi-chemin entre Jizréel et Samarie, à une quinzaine de kilomètres au nord de Samarie (cf. Gn 37.17).
  35. 6.25 L’âne était un animal impur (Lv 11.2-8 ; Dt 14.4-8), il ne devait donc pas être mangé.
  36. 6.25 Autres traductions : de bulbes d’oignons sauvages ou de fiente de pigeon (servant de combustible).
  37. 6.29 Voir Dt 28.57.
  38. 6.30 En signe de consternation.
  39. 6.33 Avec une autre vocalisation du texte hébreu traditionnel : le roi.
  40. 7.3 Sur cette maladie, voir Lv 13.2 et la note. Ce type d’affection de la peau rendait rituellement impur et ceux qui en étaient atteints n’avaient pas le droit d’habiter dans les localités (Lv 13.46 ; Nb 5.2-3 ; 2 R 15.5 ; Lc 17.12).
  41. 7.6 Rois de petits Etats dirigés par des dynasties d’origine hittite au nord de la Syrie après la chute du grand Empire hittite en Asie Mineure (vers 1200 av. J.-C.).
  42. 7.6 Certains manuscrits ont Musrim (Mousrites) à la place de Mizrim (Egyptiens). Les Mousrites étaient installés en Cilicie et s’adonnaient à l’élevage des chevaux (voir 1 R 10.28-29 et note).
  43. 8.1 Voir 2 R 4.
  44. 8.2 Plus fertile que les montagnes d’Israël, moins menacé par les incursions des Syriens.
  45. 8.9 Damas était un centre commercial important au carrefour des routes entre l’Egypte, l’Asie Mineure et la Mésopotamie.
  46. 8.12 Voir 10.32 ; 12.18-19 ; 13.3, 22.
  47. 8.13 Voir 1 R 19.15.
  48. 8.17 De 848 à 841 av. J.-C. Ne pas confondre Yoram et Ahazia de Juda avec Ahazia et Yoram d’Israël.
  49. 8.18 La femme de Yoram était Athalie, une fille d’Achab (v. 26 ; 2 Ch 18.1).
  50. 8.19 Voir 2 S 7.12-16 ; 1 R 11.36.
  51. 8.20 Voir Gn 27.40. Jusque-là, Edom avait été vassal de Juda, sous les ordres d’un gouverneur (3.9 ; 1 R 22.48).
  52. 8.21 Localité inconnue, très certainement en Edom ou proche d’Edom.
  53. 8.22 Ville de Juda sur les confins de la Philistie, près de Lakish (19.8), à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Jérusalem. C’était l’une des villes des prêtres (Jos 21.13). Sa révolte est peut-être liée à celles des Philistins et des Arabes mentionnées en 2 Ch 21.16-17.
  54. 8.26 En 841 av. J.-C.
  55. 8.29 Où était l’une des résidences des rois d’Israël (cf. 1 R 18.45-46 ; 21.1-2).
  56. 9.6 Voir 1 R 19.6.
  57. 9.9 Voir 1 R 15.29 ; 16.11-12.
  58. 9.10 Voir 1 R 21.23.
  59. 9.21 Voir 1 R 21.1.
  60. 9.26 Voir 1 R 21.19.