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Supériorité de Christ le grand-prêtre 4.14–10.22

Christ supérieur aux grands-prêtres lévitiques

14 Ainsi, puisque nous avons un souverain grand-prêtre qui a traversé le ciel, Jésus, le Fils de Dieu, restons fermement attachés à la foi que nous professons. 15 En effet, nous n’avons pas un grand-prêtre incapable de compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté en tout point comme nous, mais sans commettre de péché. 16 Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce afin d’obtenir compassion et de trouver grâce pour être secourus au moment opportun.

En effet, tout grand-prêtre pris parmi les hommes est établi en faveur des hommes dans le service de Dieu afin de présenter des offrandes et des sacrifices pour les péchés. Il peut avoir de la compréhension pour les personnes ignorantes et égarées, puisqu'il est lui-même aussi sujet à la faiblesse. C'est d’ailleurs à cause de cette faiblesse qu'il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés aussi bien que pour ceux du peuple.

Personne ne peut s'attribuer l’honneur de cette charge à moins d'être appelé par Dieu comme l’a été Aaron. Christ non plus ne s’est pas attribué la gloire de devenir grand-prêtre, il la tient de celui qui lui a dit: Tu es mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui![a] Il dit aussi ailleurs: Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melchisédek.[b]

Pendant sa vie terrestre, Christ a présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé à cause de sa piété. Ainsi, bien qu’étant Fils, il a appris l'obéissance par ce qu’il a souffert. Et parfaitement qualifié, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel, 10 car Dieu l'a déclaré grand-prêtre à la manière de Melchisédek.

11 Nous avons beaucoup à dire à ce sujet, et des choses difficiles à expliquer parce que vous êtes devenus lents à comprendre. 12 Alors que vous devriez avec le temps être des enseignants, vous en êtes au point d’avoir besoin qu'on vous enseigne les éléments de base de la révélation de Dieu; vous en êtes arrivés à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide. 13 Or celui qui en est au lait est inexpérimenté dans la parole de justice, car il est un petit enfant. 14 Mais la nourriture solide est pour les adultes, pour ceux qui, en raison de leur expérience, ont le jugement exercé à discerner ce qui est bien et ce qui est mal.

C'est pourquoi, laissant les bases de l’enseignement relatif au Messie[c], tendons vers la maturité sans avoir à reposer le fondement du renoncement aux œuvres mortes, de la foi en Dieu, de l'enseignement concernant les baptêmes[d] et l'imposition des mains, de la résurrection des morts et du jugement éternel. C'est ce que nous ferons, si Dieu le permet.

En effet, ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté au don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté à la bonne parole de Dieu et aux puissances du monde à venir, et qui pourtant sont tombés, il est impossible de les amener une nouvelle fois à changer d’attitude, puisqu'ils crucifient de nouveau pour eux-mêmes le Fils de Dieu et le déshonorent publiquement. Lorsqu'une terre arrosée de pluies fréquentes produit des plantes utiles à ceux pour qui elle est cultivée, elle reçoit de Dieu sa part de bénédiction. Mais si elle produit des ronces et des chardons, elle est jugée sans valeur, bien près d’être maudite, et on finit par y mettre le feu.

Même si nous parlons ainsi, bien-aimés, nous sommes convaincus qu’en ce qui vous concerne vous avez la meilleure part, celle qui est favorable au salut. 10 En effet, Dieu n'est pas injuste pour oublier votre œuvre et [le travail de] votre amour. Vous avez démontré votre amour pour son nom par les services que vous avez rendus et que vous rendez encore aux saints[e], 11 et nous désirons que chacun de vous fasse preuve du même zèle pour conserver jusqu'à la fin une pleine espérance. 12 Ainsi vous ne vous relâcherez pas, mais vous imiterez ceux qui, par la foi et la patience, reçoivent l’héritage promis.

13 Lorsque Dieu a fait la promesse à Abraham, comme il ne pouvait pas prêter serment par plus grand que lui, il a juré par lui-même 14 en disant: Certainement, je te comblerai de bénédictions et je multiplierai ta descendance[f]. 15 C'est ainsi qu’après une attente patiente Abraham a obtenu ce qui lui avait été promis.

16 Or, les hommes jurent par plus grand qu'eux et le serment est une garantie qui met fin à toute contestation. 17 C’est pourquoi Dieu, voulant montrer plus clairement encore aux héritiers de la promesse le caractère irrévocable de sa décision, est intervenu par un serment. 18 Ainsi, par deux actes irrévocables dans lesquels il est impossible que Dieu mente, nous sommes puissamment encouragés, nous dont le seul refuge a été de saisir l'espérance qui nous était proposée. 19 Cette espérance, nous la possédons comme une ancre solide et sûre de l'âme; elle pénètre derrière le voile[g], 20 là où Jésus, établi grand-prêtre pour toujours à la manière de Melchisédek, est entré pour nous en précurseur.

Supériorité de Melchisédek sur les Lévites

Ce Melchisédek était roi de Salem et prêtre du Dieu très-haut. Il est allé à la rencontre d'Abraham alors que celui-ci revenait de la défaite infligée aux rois; il l’a béni et Abraham lui a donné la dîme de tout[h]. D'après la signification de son nom, Melchisédek est d'abord roi de justice; ensuite il est roi de Salem, c'est-à-dire roi de paix. On ne lui connaît ni père ni mère, ni généalogie, ni commencement de jours ni fin de vie, mais, rendu semblable au Fils de Dieu, il reste prêtre pour toujours.

Remarquez quelle est la grandeur de ce personnage, puisque le patriarche Abraham lui a donné [même] le dixième de son butin. D’après la loi, ceux des descendants de Lévi qui remplissent la fonction de prêtre ont l'ordre de prélever la dîme sur le peuple, c'est-à-dire sur leurs frères, qui sont pourtant issus d'Abraham. Mais Melchisédek, bien que ne figurant pas dans leur généalogie, a prélevé la dîme sur Abraham, et il a béni celui qui avait les promesses. Or, indiscutablement, c'est l’inférieur qui est béni par le supérieur. De plus, dans le cas des descendants de Lévi, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels, tandis que dans le cas de Melchisédek, c'est quelqu’un dont on atteste qu'il est vivant. En outre Lévi, qui perçoit la dîme, l'a pour ainsi dire aussi payée par l’intermédiaire d’Abraham. 10 Il était en effet encore dans les reins de son ancêtre lorsque Melchisédek est allé à la rencontre d'Abraham.

11 Si donc la perfection avait été possible à travers le ministère des prêtres lévitiques – car c'est bien sur lui que repose la loi donnée au peuple – était-il encore nécessaire que surgisse un autre prêtre, établi à la manière de Melchisédek, et qu’il soit présenté comme n’étant pas établi à la manière d'Aaron? 12 Puisque le ministère de prêtre a été changé, il y a nécessairement aussi un changement de loi. 13 En effet, celui que visent les passages cités appartient à une autre tribu, dont aucun membre n'a fait le service de l'autel. 14 De fait, il est parfaitement clair que notre Seigneur est issu de Juda, tribu dont Moïse n'a absolument pas parlé concernant la fonction de prêtre. 15 C’est plus évident encore quand cet autre prêtre qui surgit est semblable à Melchisédek, 16 établi non d'après un principe de filiation prescrit par la loi, mais d’après la puissance d'une vie impérissable. 17 De fait, ce témoignage lui est rendu: Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melchisédek.[i] 18 Il y a ainsi abolition de la règle précédente à cause de son impuissance et de son inutilité, 19 puisque la loi n'a rien amené à la perfection. Mais par ailleurs, il y a l’introduction d’une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu.

20 Cela ne s'est pas fait sans prestation de serment. 21 En effet, si les Lévites sont devenus prêtres sans qu’un serment soit prêté, Jésus l’est devenu à travers le serment prêté par Dieu qui lui a dit: Le Seigneur l’a juré, et il ne se rétractera pas: ‘Tu es prêtre pour toujours [à la manière de Melchisédek].’ 22 C'est pour cela que Jésus est le garant d'une bien meilleure alliance.

23 De plus, il y a eu des prêtres lévitiques en assez grand nombre, parce que la mort les empêchait de rester en fonction; 24 mais lui, parce qu'il demeure éternellement, possède la fonction de prêtre qui ne se transmet pas. 25 Par conséquent, il peut aussi sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu à travers lui, puisqu’il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur.

26 C’est bien un tel grand-prêtre qu’il nous fallait: saint, irréprochable, sans souillure, séparé des pécheurs et plus élevé que le ciel. 27 Il n'a pas besoin comme les autres grands-prêtres d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car il a accompli ce service une fois pour toutes en s'offrant lui-même en sacrifice. 28 En effet, la loi établit comme grands-prêtres des hommes sujets à la faiblesse, tandis que la parole du serment prononcé après l’instauration de la loi[j] établit le Fils, qui est parfait pour l'éternité.

Imperfection de l’ancienne alliance

Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons bien un tel grand-prêtre, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans le ciel et accomplit son service dans le sanctuaire, dans le véritable tabernacle[k], celui qui a été dressé par le Seigneur et non par un être humain.

Tout grand-prêtre est établi pour présenter des offrandes et des sacrifices; il est donc nécessaire que Jésus lui aussi ait quelque chose à présenter. Certes, s'il était sur la terre, il ne serait même pas prêtre, car là se trouvent les prêtres qui présentent les offrandes conformément à la loi. Or, ils célèbrent un culte qui n’est que la copie et l'ombre des réalités célestes. Moïse en avait été averti alors qu’il allait construire le tabernacle: Regarde, lui dit en effet le Seigneur, et fais tout d'après le modèle qui t'a été montré sur la montagne[l]. Mais en réalité, Jésus possède un service bien supérieur, et ce d’autant plus qu'il est le médiateur d'une meilleure alliance, fondée sur de meilleures promesses.

En effet, si la première alliance avait été irréprochable, il n'aurait pas été question de la remplacer par une seconde. De fait, c'est bien comme un reproche que le Seigneur dit à son peuple: Voici que les jours viennent, dit le Seigneur, où je conclurai avec la communauté d'Israël et la communauté de Juda une alliance nouvelle. Elle ne sera pas comme l'alliance que j'ai conclue avec leurs ancêtres le jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir d'Egypte. Comme ils n'ont pas persévéré dans mon alliance, moi non plus je ne me suis pas soucié d'eux, dit le Seigneur. 10 Mais voici l'alliance que je ferai avec la communauté d'Israël après ces jours-là, dit le Seigneur: je mettrai mes lois dans leur esprit, je les écrirai dans leur cœur, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. 11 Personne n'enseignera plus son concitoyen ni son frère en disant: ‘Tu dois connaître le Seigneur!’ car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au plus grand d'entre eux. 12 En effet, je pardonnerai leurs injustices et je ne me souviendrai plus de leurs péchés [ni de leurs fautes].[m] 13 En parlant d’une alliance nouvelle, le Seigneur a déclaré ancienne la première. Or ce qui est ancien, ce qui a vieilli, est près de disparaître.

Le sanctuaire de la nouvelle alliance

La première alliance avait donc des règles relatives au culte et un sanctuaire terrestre. En effet, un tabernacle avait été édifié. La première partie de cette tente, appelée le lieu saint, abritait le chandelier, la table et les pains consacrés. Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le lieu très saint; elle abritait l'encensoir en or pour les parfums ainsi que l'arche de l'alliance, entièrement recouverte d'or. Ce coffre contenait un vase d'or rempli de manne[n], le bâton d'Aaron qui avait fleuri et les tables de l'alliance[o]. Au-dessus de l'arche se trouvaient les glorieux chérubins qui couvraient le propitiatoire[p] de leur ombre. Ce n'est pas le moment de parler en détail là-dessus. L'ensemble étant ainsi disposé, les prêtres qui font le service entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle. Mais dans la seconde, seul le grand-prêtre entre, et ce une fois par an, non sans y apporter du sang qu'il offre pour lui-même et pour les péchés du peuple.

Le Saint-Esprit montrait par là que le chemin du lieu très saint n'était pas révélé tant que le premier tabernacle était dressé. C'est une illustration pour le temps présent; elle signifie que les dons et les sacrifices présentés ne peuvent pas rendre parfait, sur le plan de la conscience, celui qui prend part à ce culte. 10 Avec les aliments, les boissons, les diverses ablutions et les règles relatives au corps, c’étaient des prescriptions imposées seulement jusqu'à une époque de réforme.

11 Quant à Christ, il est venu comme grand-prêtre des biens à venir. Il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait qui n'est pas construit par la main de l'homme – c'est-à-dire qui n’appartient pas à cette création – 12 et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non pas avec le sang de boucs et de jeunes taureaux, mais avec son propre sang. Il nous a ainsi obtenu un rachat éternel. 13 En effet, le sang des boucs et des taureaux ainsi que la cendre d'une vache, dont on asperge ceux qui sont souillés, les rendent saints en leur procurant une pureté rituelle. 14 Si tel est le cas, le sang de Christ, qui s’est offert lui-même à Dieu par l'Esprit éternel comme une victime sans défaut, purifiera d’autant plus votre conscience des œuvres mortes afin que vous serviez le Dieu vivant!

15 Voici pourquoi il est le médiateur d'une alliance nouvelle: sa mort est intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance afin que ceux qui ont été appelés reçoivent l'héritage éternel promis. 16 En effet, là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée. 17 Un testament n'entre en vigueur qu'en cas de décès, puisqu'il n'a aucun effet tant que le testateur vit. 18 C'est pourquoi, même la première alliance a été inaugurée avec du sang. 19 Après avoir prononcé devant le peuple entier tous les commandements conformément à la loi, Moïse a pris le sang des jeunes taureaux et des boucs ainsi que de l'eau, de la laine écarlate et de l'hysope, et il a aspergé le livre lui-même et tout le peuple en disant: 20 Voici le sang de l'alliance que Dieu a prescrite pour vous.[q] 21 Il a aussi aspergé avec le sang le tabernacle et tous les ustensiles du culte. 22 Or, d'après la loi, presque tout est purifié avec du sang et, s’il n’y a pas de sang versé, il n'y a pas de pardon.

23 S’il était nécessaire de purifier de cette manière ce qui n’était que l’image des réalités célestes, il fallait que les réalités célestes elles-mêmes soient purifiées par des sacrifices meilleurs encore que ceux-là. 24 En effet, Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait par la main de l'homme, dans une simple copie du véritable, mais il est entré dans le ciel même afin de se présenter maintenant pour nous devant Dieu. 25 Et ce n'est pas pour s'offrir lui-même plusieurs fois qu'il y est entré, comme le grand-prêtre qui entre chaque année dans le sanctuaire pour offrir un autre sang que le sien; 26 si tel avait été le cas, il aurait dû souffrir plusieurs fois depuis la création du monde. Mais maintenant, à la fin des temps, il s’est révélé une seule fois pour abolir le péché par son sacrifice.

27 Il est réservé aux êtres humains de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. 28 De même, Christ s'est offert une seule fois pour porter les péchés de beaucoup d'hommes, puis il apparaîtra une seconde fois, sans rapport avec le péché[r], à ceux qui l'attendent pour leur salut.

Le sacrifice de la nouvelle alliance

10 La loi, en effet, possède une ombre des biens à venir, et non l'exacte représentation de la réalité; elle ne peut jamais, par l’offrande annuelle et toujours répétée des mêmes sacrifices, conduire à la perfection ceux qui y participent. Sinon, n'aurait-on pas cessé de les offrir? Ceux qui rendent ce culte, purifiés une fois pour toutes, n'auraient en effet plus du tout conscience de leurs péchés. Mais en réalité, le souvenir des péchés est rappelé chaque année par ces sacrifices, car il est impossible que le sang de taureaux et de boucs enlève les péchés.

C'est pourquoi, en entrant dans le monde, Christ dit: Tu n'as voulu ni sacrifices ni offrandes, mais tu m'as formé un corps; tu n'as accepté ni holocaustes ni sacrifices pour le péché, alors j'ai dit: ‘Me voici, je viens – dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet – pour faire, ô Dieu, ta volonté.’[s]

Il a d'abord dit: Tu n'as voulu et tu n'as accepté ni sacrifices ni offrandes, ni holocaustes ni sacrifices pour le péché – qui sont pourtant offerts conformément à la loi – et ensuite il a déclaré: Me voici, je viens, [ô Dieu,] pour faire ta volonté. Il abolit ainsi le premier culte pour établir le second. 10 Et c'est en raison de cette volonté que nous avons été rendus saints par l'offrande du corps de Jésus-Christ une fois pour toutes.

11 Tout prêtre se tient chaque jour debout pour faire le service et offrir fréquemment les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais enlever les péchés, 12 tandis que Christ, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu. 13 Il attend désormais que ses ennemis soient réduits à lui servir de marchepied. 14 En effet, par une seule offrande il a conduit à la perfection pour toujours ceux qu’il rend saints. 15 C'est ce que le Saint-Esprit nous atteste aussi, car après avoir dit: 16 Voici l'alliance que je ferai avec eux après ces jours-là, dit le Seigneur: je mettrai mes lois dans leur cœur et je les écrirai dans leur esprit, 17 il ajoute: Je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs fautes.[t]

18 Or là où il y a pardon des péchés, il n'y a plus à présenter d'offrande pour le péché. 19 Ainsi, frères et sœurs, nous avons par le sang de Jésus l’assurance d’un libre accès au sanctuaire. 20 Cette route nouvelle et vivante, il l’a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire de son propre corps. 21 De plus, nous avons un souverain prêtre établi sur la maison de Dieu. 22 Approchons-nous donc avec un cœur sincère, une foi inébranlable, le cœur purifié d'une mauvaise conscience et le corps lavé d'une eau pure.

Footnotes

  1. Hébreux 5:5 Tu es… aujourd’hui: reprise de la citation du Psaume 2.7 (voir 1.5).
  2. Hébreux 5:6 Tu es… Melchisédek: citation du Psaume 110.4.
  3. Hébreux 6:1 Messie: ou oint de Dieu, en grec Christos. Les Juifs attendaient, d’après les promesses de l’Ancien Testament, la venue d’une personne désignée par Dieu, qui leur apporterait la délivrance.
  4. Hébreux 6:2 Baptêmes: possible allusion aux différents baptêmes juifs, au baptême de Jean et au baptême chrétien.
  5. Hébreux 6:10 Saints: manière de désigner les chrétiens en tant que personnes consacrées à Dieu et appelées à avoir le comportement qui découle de leur appartenance à ce Dieu.
  6. Hébreux 6:14 Il a juré… descendance: citation de Genèse 22.16, 17.
  7. Hébreux 6:19 Voile: allusion au rideau qui séparait le lieu saint du lieu très saint, où seul le grand-prêtre pouvait entrer une fois par an.
  8. Hébreux 7:2 Abraham… tout: citation de Genèse 14.20.
  9. Hébreux 7:17 Tu es… Melchisédek: reprise de la citation du Psaume 110.4 (voir 5.6).
  10. Hébreux 7:28 Serment… loi: écrit par David vers 1000 av. J.-C., le Psaume 110 où apparaît ce serment (voir la citation au verset 21) est en effet postérieur de 300 à 500 ans à la révélation de la loi à Moïse.
  11. Hébreux 8:2 Tabernacle: allusion à la tente que Dieu avait ordonné de dresser en guise de temple pendant le séjour des Israélites dans le désert.
  12. Hébreux 8:5 Regarde… montagne: citation d’Exode 25.40, épisode situé au mont Sinaï après la conclusion de l’alliance entre l’Eternel et Israël, lors des instructions pour la construction du tabernacle.
  13. Hébreux 8:12 Voici… leurs fautes: citation de Jérémie 31.31-34.
  14. Hébreux 9:4 Manne: nourriture miraculeuse des Israélites dans le désert, dont Dieu avait ordonné de conserver une certaine quantité.
  15. Hébreux 9:4 Tables de l’alliance: tablettes de pierre portant les dix commandements, données par Dieu à Moïse lors de la conclusion de la première alliance au mont Sinaï.
  16. Hébreux 9:5 Propitiatoire: couvercle du coffre de l’arche de l’alliance; deux chérubins, créatures ailées, avaient été façonnés et placés sur ce couvercle.
  17. Hébreux 9:20 Voici… vous: citation d’Exode 24.8.
  18. Hébreux 9:28 Sans… péché: c’est-à-dire pas pour abolir le péché, contrairement à l’objectif de sa première venue.
  19. Hébreux 10:7 Tu n’as voulu… ta volonté: citation du Psaume 40.7-9.
  20. Hébreux 10:17 Voici… fautes: reprise de la citation de Jérémie 31.33, 34 (voir 8.10, 12).

Un grand-prêtre qui nous permet de nous approcher de Dieu

14 Ainsi, puisque nous avons en Jésus, le Fils de Dieu, un grand-prêtre éminent qui a traversé les cieux, demeurons fermement attachés à la foi que nous reconnaissons comme vraie. 15 En effet, nous n’avons pas un grand-prêtre qui serait incapable de compatir à nos faiblesses. Au contraire, il a été tenté en tout point comme nous le sommes, mais sans commettre de péché.

16 Approchons-nous donc du trône du Dieu de grâce avec une pleine assurance. Là, Dieu nous accordera sa bonté et nous donnera sa grâce pour que nous soyons secourus au bon moment.

Le ministère sacerdotal de Christ

Christ, grand-prêtre et auteur du salut des siens

Tout grand-prêtre est pris parmi les hommes et il est établi en faveur des hommes pour leurs relations avec Dieu. Il est chargé de présenter à Dieu des offrandes et des sacrifices pour les péchés. Il peut avoir de la compréhension pour ceux qui sont dans l’ignorance et qui s’égarent, parce qu’il est lui aussi exposé à la faiblesse. A cause de cette faiblesse, il doit offrir des sacrifices, non seulement pour les péchés du peuple, mais aussi, de la même manière, pour les siens propres.

De plus, on ne s’attribue pas, de sa propre initiative, l’honneur d’être grand-prêtre : on le reçoit en y étant appelé par Dieu, comme ce fut le cas pour Aaron. Il en est de même pour Christ. Ce n’est pas lui qui s’est attribué, de son propre chef, l’honneur de devenir grand-prêtre, mais c’est Dieu qui lui a déclaré :

Tu es mon Fils ; aujourd’hui,
je fais de toi mon enfant[a] .

Et, dans un autre passage :

Tu seras prêtre pour toujours
selon la ligne de Melchisédek[b] .

Ainsi, au cours de sa vie sur terre, Jésus, avec de grands cris et des larmes, a présenté des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé, à cause de sa soumission à Dieu[c]. Bien qu’étant Fils de Dieu, il a appris l’obéissance par tout ce qu’il a souffert. Et c’est parce qu’il a été ainsi amené à la perfection qu’il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur d’un salut éternel : 10 Dieu, en effet, l’a déclaré grand-prêtre selon la ligne de Melchisédek.

Recevoir une nourriture pour adultes

11 C’est un sujet sur lequel nous avons bien des choses à dire, et qui sont difficiles à expliquer ; car vous êtes devenus lents à comprendre.

12 En effet, après tout ce temps, vous devriez être des maîtres dans les choses de Dieu ; or vous avez de nouveau besoin qu’on vous enseigne les rudiments des paroles de Dieu. Vous en êtes venus au point d’avoir besoin, non de nourriture solide, mais de lait. 13 Celui qui continue à se nourrir de lait n’a aucune expérience de la parole qui enseigne ce qu’est la vie juste : car c’est encore un bébé. 14 Les adultes, quant à eux, prennent de la nourriture solide : par la pratique[d], ils ont exercé leurs facultés à distinguer ce qui est bien de ce qui est mal.

C’est pourquoi ne nous attardons pas aux notions élémentaires de l’enseignement relatif à Christ. Tournons-nous plutôt vers ce qui correspond au stade adulte, sans nous remettre à poser les fondements, c’est-à-dire : l’abandon des actes qui mènent à la mort et la foi en Dieu, l’enseignement sur les différents baptêmes[e], l’imposition des mains, la résurrection et le jugement éternel. Nous allons donc nous occuper de ce qui correspond au stade adulte, si Dieu le permet.

En effet, ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté au don du ciel, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont expérimenté combien la Parole de Dieu est bienfaisante et fait l’expérience des forces du monde à venir et qui, pourtant, se sont détournés de la foi, ne peuvent être amenés de nouveau à changer d’attitude, car ils crucifient le Fils de Dieu, pour leur propre compte, et le déshonorent publiquement.

En effet, lorsqu’une terre arrosée par des pluies fréquentes produit des plantes utiles à ceux pour qui on la cultive, Dieu la bénit. Mais si elle ne produit que des buissons d’épines et des chardons, elle ne vaut rien, elle ne tardera pas à être maudite et on finira par y mettre le feu.

Mes chers amis, même si nous tenons ici un tel langage, nous sommes convaincus qu’une meilleure part vous attend, celle du salut. 10 Car Dieu n’est pas injuste au point d’oublier l’activité que vous avez déployée, par amour pour lui, dans les services que vous avez rendus – et que vous rendez encore – à ceux qui font partie du peuple saint. 11 Mais nous désirons que chacun de vous fasse preuve du même zèle pour amener votre espérance à son plein épanouissement jusqu’à la fin. 12 Ainsi vous ne vous relâcherez pas, mais vous imiterez ceux qui, par leur foi et leur attente patiente, reçoivent l’héritage promis.

Une espérance certaine

13 Lorsque Dieu fit sa promesse à Abraham, il prêta serment par lui-même[f], car il ne pouvait pas jurer par un plus grand que lui. 14 Il déclara : Assurément, je te comblerai de bénédictions et je multiplierai ta descendance[g]. 15 Abraham attendit patiemment et c’est ainsi qu’il vit se réaliser ce que Dieu lui avait promis[h].

16 En effet, les hommes prêtent serment par un plus grand qu’eux. Le serment leur sert de garantie pour mettre fin à toute contestation. 17 De même, voulant donner aux héritiers de ce qu’il avait promis une preuve plus forte encore du caractère irrévocable de sa décision, Dieu a garanti sa promesse par un serment. 18 Ainsi, il nous a mis en présence de deux actes irrévocables, dans lesquels il est impossible que Dieu mente. Ces actes constituent un puissant encouragement pour nous qui avons cherché refuge en saisissant fermement l’espérance qui nous est proposée.

19 Cette espérance est pour nous comme l’ancre de notre vie, sûre et solide. Elle pénètre, par-delà le voile, dans le lieu très saint 20 où Jésus est entré pour nous en précurseur. Car il est devenu grand-prêtre pour l’éternité selon la ligne de Melchisédek.

La ligne de Melchisédek supérieure à celle d’Aaron

Ce Melchisédek était, selon l’Ecriture, roi de Salem et prêtre du Dieu très-haut. C’est lui qui a rencontré Abraham quand celui-ci revenait de sa victoire sur les rois et qui l’a béni. Et c’est à lui qu’Abraham a donné le dixième de tout son butin[i].

Tout d’abord, le nom de Melchisédek signifie roi de justice. Ensuite, il est roi de Salem, ce qui veut dire : roi de paix. En outre, l’Ecriture ne lui attribue ni père, ni mère, ni généalogie. Elle ne mentionne ni sa naissance, ni sa mort. Elle le rend ainsi semblable au Fils de Dieu, et il demeure prêtre pour toujours.

Remarquez quel rang éminent occupait cet homme pour qu’Abraham, le patriarche, lui donne la dîme de son butin. Certes, la Loi ordonne à ceux des lévites qui sont prêtres de prélever la dîme sur le peuple d’Israël[j], c’est-à-dire sur leurs frères, bien que ceux-ci soient, comme eux, des descendants d’Abraham. Mais Melchisédek, qui ne figure pas parmi les descendants de Lévi, a reçu la dîme d’Abraham. En outre, il a invoqué la bénédiction de Dieu sur celui qui avait reçu les promesses divines. Or, incontestablement, c’est l’inférieur qui est béni par le supérieur.

De plus, dans le premier cas, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; dans le second, selon le témoignage de l’Ecriture, il s’agit de quelqu’un qui vit.

Enfin, concernant Lévi, qui perçoit la dîme, on peut même dire qu’il l’a versée à Melchisédek en la personne d’Abraham. 10 En effet, puisqu’il n’était pas encore né, il était encore en puissance dans la personne de son ancêtre Abraham lorsque Melchisédek a rencontré celui-ci.

Christ est prêtre selon la ligne de Melchisédek

11 La Loi donnée au peuple d’Israël repose sur le sacerdoce lévitique. Or, s’il avait été possible d’atteindre la perfection par ce sacerdoce, pourquoi était-il nécessaire d’établir un autre prêtre, selon la ligne de Melchisédek, et non pas selon la ligne d’Aaron ?

12 Or, ce changement de sacerdoce entraîne forcément un changement de loi. 13 Car les affirmations du texte que nous venons de citer concernent un prêtre qui est d’une autre tribu que celle de Lévi, une tribu dont aucun membre n’a jamais été affecté au service de l’autel. 14 Comme on le sait bien, en effet, notre Seigneur est issu de la tribu de Juda, et Moïse n’a jamais parlé de sacerdoce pour cette tribu.

15 Cela devient plus évident encore quand on considère ce fait : c’est sur le modèle de Melchisédek qu’un autre prêtre s’est levé ; 16 et il n’est pas devenu prêtre en vertu d’une règle liée à la filiation naturelle, mais par la puissance d’une vie indestructible. 17 Car il est déclaré à son sujet :

Tu es prêtre pour toujours
selon la ligne de Melchisédek[k] .

18 D’une part donc, la règle antérieure se trouve abrogée parce qu’elle était impuissante et inutile. 19 La Loi, en effet, n’a rien amené à la perfection. D’autre part, une meilleure espérance a été introduite, par laquelle nous nous approchons de Dieu.

Christ, grand-prêtre pour l’éternité

20 En outre, tout cela ne s’est pas fait sans serment de Dieu. Les autres prêtres ont reçu la prêtrise sans un tel serment, 21 mais Jésus est devenu prêtre en vertu d’un serment que Dieu a prononcé quand il lui a dit :

Le Seigneur l’a juré, |il ne reviendra pas |sur son engagement :
tu seras prêtre pour toujours[l] .

22 Ainsi, Jésus est devenu le garant d’une alliance meilleure.

23 De plus, de nombreux prêtres se sont succédé parce que la mort les empêchait d’exercer leurs fonctions à perpétuité. 24 Mais Jésus, lui, parce qu’il demeure éternellement, possède le sacerdoce perpétuel. 25 Voilà pourquoi il est en mesure de sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, puisqu’il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur auprès de Dieu.

26 Jésus est donc bien le grand-prêtre qu’il nous fallait : il est saint, pleinement innocent, indemne de tout péché, séparé des pécheurs et il a été élevé plus haut que les cieux. 27 Les autres grands-prêtres sont obligés d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour leurs propres péchés, ensuite pour ceux du peuple. Lui n’en a pas besoin, car il a tout accompli une fois pour toutes, en s’offrant lui-même.

28 Les grands-prêtres institués par la Loi sont des hommes marqués par leur faiblesse. Mais celui que Dieu a établi grand-prêtre par un serment solennel, prononcé après la promulgation de la Loi, est son propre Fils, et il a été rendu parfait pour toujours.

Christ, grand-prêtre d’une alliance bien meilleure

Or, voici le point capital de ce que nous sommes en train de dire : nous avons bien un grand-prêtre comme celui-ci, qui s’est assis dans le ciel à la droite du trône du Dieu majestueux. Il y accomplit le service du grand-prêtre dans le sanctuaire, c’est-à-dire dans le véritable tabernacle, dressé non par des hommes, mais par le Seigneur.

Tout grand-prêtre, en effet, est établi pour présenter à Dieu des offrandes et des sacrifices. Il faut donc que notre grand-prêtre aussi ait quelque chose à présenter. S’il était sur terre, il ne serait même pas prêtre. En effet, ceux qui présentent les offrandes conformément à la Loi sont déjà là. Ils sont au service d’un sanctuaire qui n’est qu’une image, que l’ombre du sanctuaire céleste. Moïse en a été averti au moment où il allait construire le tabernacle : Aie soin, lui dit le Seigneur, de faire tout selon le modèle qui t’est montré sur la montagne[m].

Mais maintenant, c’est un service bien supérieur qui a été confié à notre grand-prêtre car il est le médiateur d’une alliance bien meilleure fondée sur de meilleures promesses.

L’ancienne et la nouvelle alliance

En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été nécessaire de la remplacer par une seconde.

Or, c’est bien un reproche que Dieu adresse à son peuple lorsqu’il déclare :

Mais des jours vont venir, |dit le Seigneur,
où je conclurai |avec le peuple d’Israël |et celui de Juda |une alliance nouvelle.
Elle ne sera pas |comme celle que j’ai conclue |avec leurs pères
quand je les ai pris par la main |pour les faire sortir d’Egypte.
Puisqu’ils n’ont pas été fidèles |à mon alliance,
moi alors, je me suis détourné d’eux, |dit le Seigneur.
10 Mais voici quelle alliance je vais conclure |avec le peuple d’Israël
après ces jours, |dit le Seigneur :
je placerai mes lois dans leur pensée,
je les graverai sur leur cœur ;
je serai leur Dieu,
et ils seront mon peuple.
11 Ils n’auront plus besoin |de s’enseigner l’un l’autre
en répétant chacun |à son concitoyen |ou à son frère :
« Il faut que tu connaisses le Seigneur ! »
Car tous me connaîtront,
du plus petit jusqu’au plus grand d’entre eux.
12 Car je pardonnerai leurs fautes,
je ne tiendrai plus compte |de leurs péchés[n].

13 Par le simple fait d’appeler cette alliance-là nouvelle, le Seigneur a rendu la première ancienne ; or, ce qui devient ancien et ce qui vieillit est près de disparaître.

L’imperfection du rituel de l’ancienne alliance

Certes, la première alliance avait un rituel pour le culte, ainsi qu’un sanctuaire qui était terrestre. On avait, en effet, installé une tente – le tabernacle – partagée en deux : dans la première partie se trouvaient le chandelier et la table avec les pains offerts à Dieu. On l’appelait le « lieu saint ». Derrière le second rideau venait la partie de la tente qu’on appelait le « lieu très saint ». Là étaient placés un brûle-parfum en or et le coffre de l’alliance, entièrement plaqué d’or. Ce coffre contenait un vase d’or avec de la manne, le bâton d’Aaron qui avait fleuri et les tablettes de pierre sur lesquelles étaient gravées les paroles de l’alliance.

Au-dessus du coffre, les chérubins glorieux couvraient le propitiatoire de l’ombre de leurs ailes. Mais ce n’est pas le moment de parler de chacun de ces objets en détail. Cet ensemble étant ainsi installé, les prêtres entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle pour accomplir leur service. Dans la seconde, le grand-prêtre est le seul à pénétrer, et cela une seule fois par an. Or, il ne peut y entrer sans apporter le sang de sacrifices qu’il offre pour lui-même et pour les fautes que le peuple a commises par ignorance.

Le Saint-Esprit montre par là que l’accès au lieu très saint n’est pas ouvert tant que subsiste le premier tabernacle. Nous avons là une représentation symbolique en vue de l’époque actuelle. Elle signifie que les offrandes et les sacrifices qu’on présente ainsi à Dieu sont incapables de donner une conscience parfaitement nette à celui qui rend un tel culte.

10 En effet, il n’y a là que des prescriptions portant sur des rites d’ordre matériel, concernant des aliments, des boissons et des ablutions diverses. Elles ne devaient rester en vigueur que jusqu’au temps où Dieu instituerait un ordre nouveau.

Christ, grand-prêtre des biens qu’il nous a acquis

11 Or, Christ est venu en tant que grand-prêtre pour nous procurer les biens qu’il nous a désormais acquis[o]. Il a traversé un tabernacle plus grand et plus parfait que le sanctuaire terrestre, un tabernacle qui n’a pas été fabriqué par des mains humaines, c’est-à-dire qui n’appartient pas à ce monde créé. 12 Il a pénétré une fois pour toutes dans le sanctuaire ; il y a offert, non le sang de boucs ou de veaux, mais son propre sang. Il nous a ainsi acquis un salut éternel. 13 En effet, le sang des boucs et des taureaux et les cendres d’une vache que l’on répand sur des personnes rituellement impures 14 leur rendent la pureté extérieure. Mais Christ s’est offert lui-même à Dieu, sous la conduite de l’Esprit éternel, comme une victime sans défaut. A combien plus forte raison, par conséquent, son sang purifiera-t-il notre conscience des œuvres qui mènent à la mort afin que nous servions le Dieu vivant.

La nouvelle alliance, conclue par le sacrifice de Christ

15 Voilà pourquoi il est le médiateur d’une alliance nouvelle, afin que ceux qui sont appelés reçoivent l’héritage éternel que Dieu leur avait promis. Car une mort est intervenue pour libérer de leur culpabilité les hommes qui avaient péché sous la première alliance.

16 En effet, là où il y a alliance, il est nécessaire que la mort de celui qui conclut l’alliance soit produite, 17 car une alliance est établie par la mise à mort d’animaux[p]. Elle n’entre pas en vigueur tant que celui qui la conclut est encore en vie[q]. 18 C’est pourquoi la première alliance non plus n’est pas entrée en vigueur sans aspersion de sang. 19 En effet, Moïse a d’abord exposé au peuple entier tous les commandements tels qu’ils se trouvent consignés dans la Loi. Puis il a pris le sang des veaux et des boucs avec de l’eau, de la laine rouge et une branche d’hysope, et il en a aspergé le livre ainsi que tout le peuple, 20 en disant : Ceci est le sang de l’alliance que Dieu a conclue avec vous[r].

21 Puis il a aspergé aussi, avec le sang, le tabernacle et tous les ustensiles du culte. 22 En fait, selon la Loi, presque tout est purifié avec du sang, et il n’y a pas de pardon des péchés sans que du sang soit versé. 23 Ces objets, qui représentaient des réalités célestes, devaient donc être purifiés de cette manière-là. Il fallait de même que les réalités célestes le soient, elles, par des sacrifices bien meilleurs.

Une fois pour toutes

24 Car ce n’est pas dans un sanctuaire construit par des hommes, simple image du véritable, que Christ est entré : c’est dans le ciel même, afin de se présenter maintenant devant Dieu pour nous.

25 De plus, c’est chaque année que le grand-prêtre de l’ancienne alliance pénètre dans le sanctuaire avec du sang qui n’est pas le sien ; mais Christ, lui, n’y est pas entré pour s’offrir plusieurs fois en sacrifice. 26 Autrement, il aurait dû souffrir la mort à plusieurs reprises depuis le commencement du monde. Non, il est apparu une seule fois, à la fin des temps, pour ôter les péchés par son sacrifice.

27 Et comme le sort de tout homme est de mourir une seule fois – après quoi vient son jugement par Dieu – 28 de même, Christ s’est offert une seule fois en sacrifice pour porter les péchés de beaucoup d’hommes. Et il viendra une seconde fois, non plus pour ôter les péchés, mais pour sauver ceux qui attendent de lui leur salut.

L’inefficacité de la Loi et l’efficacité du sacrifice de Christ

10 La Loi de Moïse ne possède qu’une ombre des biens à venir et non pas l’image même de ces réalités. Elle ne peut donc en aucun cas amener à la perfection ceux qui s’approchent ainsi de Dieu sur la base des mêmes sacrifices offerts perpétuellement d’année en année. Si elle l’avait pu, ceux qui participent à ce culte auraient depuis longtemps cessé d’offrir ces sacrifices car, purifiés une fois pour toutes, ils n’auraient plus eu la conscience chargée d’aucun péché.

Mais, en fait, ces sacrifices rappellent chaque année le souvenir des péchés. En effet, il est impossible que du sang de taureaux et de boucs ôte les péchés. Voilà pourquoi, en entrant dans le monde, Christ a dit :

Tu n’as voulu |ni sacrifice, ni offrande :
tu m’as formé un corps.
Tu n’as pris nul plaisir |aux holocaustes[s], |aux sacrifices |pour le péché.
Alors j’ai dit : Voici je viens
– dans le rouleau du livre, |il est question de moi –
pour faire, ô Dieu, ta volonté[t] .

Il commence ainsi par dire : « Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché ; tu n’y as pris nul plaisir. » Pourtant, ces sacrifices sont offerts conformément à la Loi. Ensuite il déclare : Voici, je viens pour faire ta volonté. Ainsi il abolit le premier état des choses pour établir le second.

10 Et c’est en raison de cette volonté de Dieu que nous sommes purifiés du péché, grâce au sacrifice de son propre corps que Jésus-Christ a offert une fois pour toutes. 11 Tout prêtre se présente chaque jour pour accomplir son service et offrir souvent les mêmes sacrifices qui, cependant, ne peuvent jamais ôter les péchés. 12 Christ, lui, a offert un sacrifice unique pour les péchés, valable pour toujours, et il s’est assis à la droite de Dieu 13 où il attend désormais que ses ennemis soient mis à terre sous ses pieds[u]. 14 Par une offrande unique, en effet, il a rendu parfaits pour toujours ceux qu’il purifie du péché. 15 C’est là ce que le Saint-Esprit nous confirme de son côté. Car il dit d’abord :

16 Mais voici quelle alliance |je vais conclure avec eux
après ces jours-là, dit le Seigneur :
je placerai mes lois sur leur cœur
et je les graverai dans leur pensée.

17 Puis il ajoute :

Je ne tiendrai plus compte |ni de leurs péchés, ni de leurs fautes[v].

18 Or, lorsque les péchés ont été pardonnés, il n’est plus nécessaire de présenter une offrande pour les ôter.

Ne pas abandonner son assurance

19 Ainsi donc, frères et sœurs, nous avons une pleine liberté pour entrer dans le lieu très saint, grâce au sang du sacrifice de Jésus. 20 Il nous en a ouvert le chemin, un chemin nouveau et vivant à travers le rideau du sanctuaire[w], c’est-à-dire à travers son propre corps. 21 Ainsi, nous avons un grand-prêtre éminent placé à la tête de la maison de Dieu. 22 Approchons-nous donc de Dieu avec un cœur sincère, avec la pleine assurance que donne la foi, le cœur purifié de toute mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure.

Footnotes

  1. 5.5 Ps 2.7.
  2. 5.6 Ps 110.4.
  3. 5.7 Ce passage se rapporte à l’agonie de Jésus à Gethsémané (Mt 26.36-46).
  4. 5.14 par la pratique. Autre traduction : en raison de leurs dispositions.
  5. 6.2 Peut-être, puisque l’auteur s’adresse à des chrétiens issus du judaïsme, s’agit-il des ablutions juives, du baptême de Jean et du baptême chrétien.
  6. 6.13 Gn 22.16.
  7. 6.14 Gn 22.16-17.
  8. 6.15 Pendant 25 ans ; la réalisation eut lieu par la naissance d’Isaac (Gn 17.2 ; 18.10 ; 21.5).
  9. 7.2 Gn 14.17-20.
  10. 7.5 Voir Nb 18.21.
  11. 7.17 Ps 110.4.
  12. 7.21 Ps 110.4.
  13. 8.5 Ex 25.40.
  14. 8.12 Jr 31.31-34.
  15. 9.11 Certains manuscrits ont : les biens à venir.
  16. 9.17 La mise à mort d’animaux représentait le sort auquel s’exposait celui qui, après avoir conclu l’alliance, la transgressait.
  17. 9.17 C’est-à-dire tant que la mort de celui qui conclut l’alliance n’a pas été symboliquement représentée par la mise à mort d’animaux au cours de la procédure de conclusion d’alliance. Autre traduction, v. 16-17 : 16 En effet, lorsqu’il est question de testament, il faut que la mort du testateur soit constatée, 17 car un testament n’entre en vigueur qu’après le décès de celui qui l’a établi : il est sans effet tant qu’il est en vie. Une telle compréhension s’appuie sur le fait qu’en grec, le même mot signifie testament et alliance.
  18. 9.20 Ex 24.8.
  19. 10.6 Voir Lv 1.
  20. 10.7 Ps 40.7-9.
  21. 10.13 Ps 110.1.
  22. 10.17 Jr 31.33-34.
  23. 10.20 C’est-à-dire dans le lieu très saint, dans la présence même de Dieu.