Ministère de Jésus en Galilée

Jésus, le Serviteur choisi par Dieu(A)

14 Jésus, rempli de la puissance de l’Esprit, retourna en Galilée. Sa réputation se répandit dans toute la région. 15 Il enseignait dans les synagogues et tous faisaient son éloge.

(Mt 13.53-58 ; Mc 6.1-6)

16 Il se rendit aussi à Nazareth, où il avait été élevé, et il entra dans la synagogue le jour du sabbat, comme il en avait l’habitude. Il se leva pour faire la lecture biblique[a], 17 et on lui présenta le rouleau du prophète Esaïe. En déroulant le parchemin, il trouva le passage où il est écrit :

18 L’Esprit du Seigneur est sur moi
car il m’a oint
pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres.
Il m’a envoyé |pour annoncer aux captifs la délivrance,
aux aveugles le recouvrement de la vue,
pour apporter la liberté aux opprimés
19 et proclamer une année de faveur accordée par le Seigneur[b] .

20 Il roula le livre, le rendit au servant et s’assit. Dans la synagogue, tous les yeux étaient braqués sur lui.

21 – Aujourd’hui même, commença-t-il, pour vous qui l’entendez, cette prophétie de l’Ecriture est devenue réalité.

22 Aucun de ses auditeurs ne restait indifférent : les paroles de grâce qu’il prononçait les étonnaient beaucoup. Aussi disaient-ils : N’est-il pas le fils de Joseph ?

23 Alors il leur dit : Vous ne manquerez pas de m’appliquer ce dicton : « Médecin, guéris-toi toi-même » et vous me direz : « On nous a parlé de ce que tu as accompli à Capernaüm. Fais-en donc autant ici, dans ta propre ville ! » 24 Et il ajouta : Vraiment, je vous l’assure : aucun prophète n’est bien accueilli dans sa patrie. 25 Voici la vérité, je vous le déclare : il y avait beaucoup de veuves en Israël à l’époque d’Elie, quand, pendant trois ans et demi, il n’y a pas eu de pluie et qu’une grande famine a sévi dans tout le pays. 26 Or, Elie n’a été envoyé vers aucune d’entre elles, mais vers une veuve qui vivait à Sarepta, dans le pays de Sidon[c]. 27 Il y avait aussi beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Elisée. Et pourtant, aucun d’eux n’a été guéri. C’est le Syrien Naaman qui l’a été[d].

28 En entendant ces paroles, tous ceux qui étaient dans la synagogue se mirent en colère. 29 Ils se levèrent, firent sortir Jésus de la ville, et le menèrent jusqu’au sommet de la montagne sur laquelle elle était bâtie, afin de le précipiter dans le vide. 30 Mais il passa au milieu d’eux et s’en alla.

Exorcisme et guérisons à Capernaüm(B)

31 Il se rendit à Capernaüm, une autre ville de la Galilée. Il y enseignait les jours de sabbat. 32 Ses auditeurs étaient profondément impressionnés par son enseignement, car il parlait avec autorité.

33 Dans la synagogue se trouvait un homme sous l’emprise d’un esprit démoniaque et impur. Il se mit à crier d’une voix puissante : 34 Ah ! Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous détruire[e] ? Je sais qui tu es ! Tu es le Saint envoyé par Dieu !

35 Mais, d’un ton sévère, Jésus lui ordonna : Tais-toi, et sors de cet homme !

Le démon jeta l’homme par terre, au milieu des assistants, et sortit de lui, sans lui faire aucun mal. 36 Tous furent saisis de stupeur ; ils se disaient tous, les uns aux autres : Quelle est cette parole ? Il donne des ordres aux esprits mauvais, avec autorité et puissance, et ils sortent !

37 Et la renommée de Jésus se répandait dans toutes les localités environnantes.

(Mt 8.14-17 ; Mc 1.29-34)

38 En sortant de la synagogue, il se rendit à la maison de Simon. Or, la belle-mère de Simon souffrait d’une forte fièvre, et l’on demanda à Jésus de faire quelque chose pour elle. 39 Il se pencha sur elle, donna un ordre à la fièvre, et la fièvre la quitta. Alors elle se leva immédiatement et se mit à les servir.

40 Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient chez eux des malades atteints des maux les plus divers les amenèrent à Jésus[f]. Il posa ses mains sur chacun d’eux et les guérit. 41 Des démons sortaient aussi de beaucoup d’entre eux en criant : Tu es le Fils de Dieu !

Mais Jésus les reprenait sévèrement pour les faire taire, car ils savaient qu’il était le Messie[g].

(Mc 1.35-39)

42 Dès qu’il fit jour, Jésus sortit de la maison et se rendit dans un lieu désert. Les foules se mirent à sa recherche et, après l’avoir rejoint, voulurent le retenir pour qu’il ne les quitte pas.

43 Mais il leur dit : Je dois aussi annoncer la Bonne Nouvelle du royaume de Dieu aux autres villes, car c’est pour cela que Dieu m’a envoyé.

44 Et il prêchait dans les synagogues de la Judée[h].

Les premiers disciples(C)

Un jour, alors que Jésus se tenait sur les bords du lac de Génésareth[i] et que la foule se pressait autour de lui pour écouter la Parole de Dieu, il vit deux bateaux au bord du lac. Les pêcheurs en étaient descendus et nettoyaient leurs filets. L’un de ces bateaux appartenait à Simon. Jésus y monta et lui demanda de s’éloigner un peu du rivage, puis il s’assit dans le bateau et se mit à enseigner la foule.

Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : Avance vers le large, en eau profonde, puis vous jetterez vos filets pour pêcher.

– Maître, lui répondit Simon, nous avons travaillé toute la nuit et nous n’avons rien pris. Mais, puisque tu me le demandes, je jetterai les filets.

Ils les jetèrent et prirent tant de poissons que leurs filets menaçaient de se déchirer. Alors ils firent signe à leurs associés, dans l’autre bateau, de venir les aider. Ceux-ci arrivèrent, et l’on remplit les deux bateaux, au point qu’ils enfonçaient.

En voyant cela, Simon Pierre se jeta aux pieds de Jésus et lui dit : Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur.

En effet, il était saisi d’effroi, ainsi que tous ses compagnons, devant la pêche extraordinaire qu’ils venaient de faire. 10 Il en était de même de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon.

Alors Jésus dit à Simon : N’aie pas peur ! A partir de maintenant, ce sont des hommes que tu attraperas.

11 Dès qu’ils eurent ramené leurs bateaux au rivage, ils laissèrent tout et suivirent Jésus.

Jésus guérit des malades et pardonne les péchés(D)

12 Un autre jour, alors qu’il se trouvait dans une ville, survint un homme couvert de lèpre. En voyant Jésus, il se prosterna devant lui, face contre terre, et lui adressa cette prière : Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur.

13 Jésus tendit la main et le toucha en disant : Je le veux, sois pur.

Aussitôt, la lèpre le quitta. 14 Alors Jésus lui recommanda de ne le dire à personne.

– Mais, lui dit-il, va te faire examiner par le prêtre et, pour ta purification, offre ce que Moïse a prescrit. Cela leur servira de témoignage[j].

15 La réputation de Jésus se répandait de plus en plus. Aussi, de grandes foules affluaient pour l’entendre et pour se faire guérir de leurs maladies. 16 Mais lui se retirait dans des lieux déserts pour prier.

(Mt 9.1-8 ; Mc 2.1-12)

17 Un jour, il était en train d’enseigner. Des pharisiens et des enseignants de la Loi étaient assis dans l’auditoire. Ils étaient venus de tous les villages de Galilée et de Judée ainsi que de Jérusalem. La puissance du Seigneur se manifestait par les guérisons que Jésus opérait. 18 Voilà que survinrent des hommes qui portaient un paralysé sur un brancard. Ils cherchaient à le faire entrer dans la maison pour le déposer devant Jésus 19 mais ils ne trouvèrent pas moyen de parvenir jusqu’à lui, à cause de la foule. Alors ils montèrent sur le toit, ménagèrent une ouverture dans les tuiles et firent descendre le paralysé sur le brancard en plein milieu de l’assistance, juste devant Jésus.

20 Lorsqu’il vit la foi de ces gens, Jésus dit : Mon ami, tes péchés te sont pardonnés.

21 Les spécialistes de la Loi et les pharisiens se mirent à raisonner et à dire : Qui est donc cet homme qui prononce des paroles blasphématoires ? Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ?

22 Mais Jésus connaissait leurs raisonnements. Il leur dit : Pourquoi raisonnez-vous ainsi en vous-mêmes ? 23 Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire : « Tes péchés te sont pardonnés », ou dire : « Lève-toi et marche » ? 24 Eh bien, vous saurez que le Fils de l’homme a, sur la terre, le pouvoir de pardonner les péchés.

Il déclara au paralysé : Je te l’ordonne : lève-toi, prends ton brancard, et rentre chez toi !

25 Aussitôt, devant tout le monde, l’homme se leva, prit le brancard sur lequel il était couché et s’en alla chez lui en rendant gloire à Dieu.

26 Tous furent saisis de stupéfaction. Ils rendaient gloire à Dieu et, remplis de crainte, disaient : Nous avons vu aujourd’hui des choses extraordinaires !

Jésus est contesté(E)

27 Après cela, Jésus s’en alla et vit, en passant, un collecteur d’impôts nommé Lévi, installé à son poste de péage. Il l’appela en disant : Suis-moi !

28 Cet homme se leva, laissa tout et suivit Jésus.

29 Lévi organisa, dans sa maison, une grande réception en l’honneur de Jésus. De nombreuses personnes étaient à table avec eux, et, parmi elles, des collecteurs d’impôts.

30 Les pharisiens, et les spécialistes de la Loi qui appartenaient à leur parti s’indignaient et interpellèrent les disciples de Jésus : Comment pouvez-vous manger et boire avec ces collecteurs d’impôts, ces pécheurs notoires ?

31 Jésus leur répondit : Ceux qui sont en bonne santé n’ont pas besoin de médecin, ce sont les malades qui en ont besoin. 32 Ce ne sont pas des justes, mais des pécheurs que je suis venu appeler à changer.

Le neuf et l’ancien(F)

33 Certains lui demandèrent : Les disciples de Jean, comme ceux des pharisiens, jeûnent fréquemment et font des prières, alors que les tiens mangent et boivent.

34 Jésus leur répondit : Comment les invités d’une noce peuvent-ils jeûner pendant que le marié est avec eux ? 35 Le temps viendra où celui-ci leur sera enlevé. Alors, en ces jours-là, ils jeûneront.

36 Et il utilisa la parabole suivante : Personne ne coupe un morceau d’un habit neuf pour rapiécer un vieux vêtement. Sinon on abîme l’habit neuf, et la pièce d’étoffe qu’on y aura découpée ne va pas avec le vieil habit. 37 De même, personne ne met dans de vieilles outres du vin nouveau, sinon le vin nouveau les fait éclater, il se répand, et les outres sont perdues. 38 Non, il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves. 39 Bien sûr, quand on a bu du vin vieux, on n’en désire pas du nouveau ; en effet, on se dit : le vieux est meilleur.

Jésus, maître du sabbat(G)

Un jour de sabbat[k], Jésus traversait des champs de blé. Ses disciples cueillaient des épis et, après les avoir frottés dans leurs mains, en mangeaient les grains[l].

Des pharisiens dirent : Pourquoi faites-vous ce qui est interdit le jour du sabbat ?

Jésus prit la parole et leur dit : N’avez-vous pas lu ce qu’a fait David lorsque lui et ses compagnons eurent faim ? Il est entré dans le sanctuaire de Dieu, a pris les pains exposés devant Dieu et en a mangé, puis il en a donné à ses hommes, alors que seuls les prêtres ont le droit d’en manger.

Et il ajouta : Le Fils de l’homme est maître du sabbat.

(Mt 12.9-14 ; Mc 3.1-6)

Un autre jour de sabbat, Jésus entra dans la synagogue et commença à enseigner. Or, il y avait là un homme dont la main droite était paralysée. Les spécialistes de la Loi et les pharisiens surveillaient attentivement Jésus pour voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat : ils espéraient ainsi trouver un motif d’accusation contre lui.

Mais Jésus, sachant ce qu’ils méditaient, dit à l’homme qui avait la main infirme : Lève-toi et tiens-toi là, au milieu !

L’homme se leva et se tint debout.

Alors Jésus s’adressa aux autres : J’ai une question à vous poser : Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien, ou de faire du mal ? Est-il permis de sauver une vie ou bien faut-il la laisser périr ?

10 Il balaya alors l’assistance du regard, puis il dit à cet homme[m] : Etends la main !

Ce qu’il fit. Et sa main fut guérie. 11 Les spécialistes de la Loi et les pharisiens furent remplis de fureur et se mirent à discuter entre eux sur ce qu’ils pourraient entreprendre contre Jésus.

Le choix des apôtres(H)

12 Vers cette même époque, Jésus se retira sur une colline pour prier. Il passa toute la nuit à prier Dieu. 13 A l’aube, il appela ses disciples auprès de lui et choisit douze d’entre eux, qu’il nomma apôtres : 14 Simon, qu’il appela Pierre, André, son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, 15 Matthieu, Thomas, Jacques, fils d’Alphée, Simon le Zélé[n], 16 Jude, fils de Jacques, et Judas l’Iscariot qui finit par le trahir.

Jésus parmi la foule(I)

17 En descendant avec eux de la colline, Jésus s’arrêta sur un plateau où se trouvaient un grand nombre de ses disciples, ainsi qu’une foule immense venue de toute la Judée, de Jérusalem et de la région littorale de Tyr et de Sidon[o]. 18 Tous étaient venus pour l’entendre et pour être guéris de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais étaient délivrés. 19 Tout le monde cherchait à le toucher, parce qu’une puissance sortait de lui et guérissait tous les malades.

Bonheur ou malheur(J)

20 Alors Jésus, regardant ses disciples, dit :

Heureux vous qui êtes pauvres,
car le royaume de Dieu vous appartient.
21 Heureux êtes-vous, vous qui maintenant avez faim,
car vous serez rassasiés.
Heureux vous qui maintenant pleurez,
car vous rirez.
22 Heureux serez-vous quand les hommes vous haïront,
vous rejetteront, vous insulteront,
vous chasseront en vous accusant de toutes sortes de maux
à cause du Fils de l’homme.

23 Quand cela arrivera, réjouissez-vous et sautez de joie, car une magnifique récompense vous attend dans le ciel. En effet, c’est bien de la même manière que leurs ancêtres ont traité les prophètes.

24 Mais malheur à vous qui possédez des richesses,
car vous avez déjà reçu toute la consolation que vous pouvez attendre.
25 Malheur à vous qui, maintenant, avez tout à satiété,
car vous aurez faim !
Malheur à vous qui maintenant riez,
car vous connaîtrez le deuil et les larmes.
26 Malheur à vous quand tous les hommes diront du bien de vous,
car c’est de la même manière que leurs ancêtres ont traité les faux prophètes.

L’amour pour les autres(K)

27 Quant à vous tous qui m’écoutez, voici ce que je vous dis : Aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui vous haïssent ; 28 appelez la bénédiction divine sur ceux qui vous maudissent ; priez pour ceux qui vous calomnient. 29 Si quelqu’un te gifle sur une joue, présente-lui aussi l’autre. Si quelqu’un te prend ton manteau, ne l’empêche pas de prendre aussi ta chemise. 30 Donne à tous ceux qui te demandent, et si quelqu’un te prend ce qui t’appartient, n’exige pas qu’il te le rende.

31 Faites pour les autres ce que vous voudriez qu’ils fassent pour vous. 32 Si vous aimez seulement ceux qui vous aiment, pensez-vous avoir droit à une reconnaissance particulière ? Les pécheurs aiment aussi leurs amis. 33 Et si vous faites du bien seulement à ceux qui vous en font, pourquoi vous attendriez-vous à de la reconnaissance ? Les pécheurs n’agissent-ils pas de même ? 34 Si vous prêtez seulement à ceux dont vous espérez être remboursés, quelle reconnaissance vous doit-on ? Les pécheurs aussi se prêtent entre eux pour être remboursés.

35 Vous, au contraire, aimez vos ennemis, faites-leur du bien et prêtez sans espoir de retour. Alors votre récompense sera grande, vous serez les fils du Très-Haut, parce qu’il est lui-même bon pour les ingrats et les méchants.

36 Votre Père est plein de bonté. Soyez donc bons comme lui.

(Mt 7.1-5)

37 Ne vous posez pas en juges d’autrui, et vous ne serez pas vous-mêmes jugés. Gardez-vous de condamner les autres, et, à votre tour, vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez vous-mêmes pardonnés. 38 Donnez, et l’on vous donnera, on versera dans le pan de votre vêtement une bonne mesure bien tassée, secouée et débordante ; car on emploiera, à votre égard, la mesure dont vous vous serez servis pour mesurer.

39 Il ajouta cette comparaison : Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tous les deux tomber dans le fossé ?

40 Le disciple n’est pas plus grand que celui qui l’enseigne ; mais tout disciple bien formé sera comme son maître.

41 Pourquoi vois-tu les grains de sciure dans l’œil de ton frère, alors que tu ne remarques pas la poutre qui est dans le tien ? 42 Comment peux-tu dire à ton frère : « Frère, laisse-moi enlever cette sciure que tu as dans l’œil », alors que tu ne remarques pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite ! Commence donc par retirer la poutre de ton œil ; alors tu y verras assez clair pour ôter la sciure de l’œil de ton frère.

(Mt 7.16-20)

43 Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre de bons fruits. 44 En effet, chaque arbre se reconnaît à ses fruits. On ne cueille pas de figues sur des chardons, et on ne récolte pas non plus du raisin sur des ronces. 45 L’homme qui est bon tire le bien du bon trésor de son cœur ; celui qui est mauvais tire le mal de son mauvais fonds. Ce qu’on dit vient de ce qui remplit le cœur.

Vrai et faux disciple(L)

46 Pourquoi m’appelez-vous « Seigneur ! Seigneur ! » alors que vous n’accomplissez pas ce que je vous commande ?

47 Savez-vous à qui ressemble celui qui vient à moi, qui écoute mes paroles et les applique ? C’est ce que je vais vous montrer. 48 Il ressemble à un homme qui a bâti une maison : il a creusé, il est allé profond et il a assis les fondations sur le roc. Quand le fleuve a débordé, les eaux se sont jetées avec violence contre la maison, mais elles n’ont pas pu l’ébranler, parce qu’elle était construite selon les règles de l’art.

49 Mais celui qui écoute mes paroles sans les appliquer ressemble à un homme qui a construit sa maison directement sur la terre meuble, sans fondations ; dès que les eaux du fleuve se sont jetées contre elle, la maison s’est effondrée, et il n’en est resté qu’un grand tas de ruines.

La victoire sur la mort(M)

Après avoir dit au peuple tout ce qu’il avait à lui dire, Jésus se rendit à Capernaüm.

Un officier romain avait un esclave malade, qui était sur le point de mourir. Or, son maître tenait beaucoup à lui. Quand il entendit parler de Jésus, l’officier envoya auprès de lui quelques responsables juifs pour le supplier de venir guérir son esclave. Ils vinrent trouver Jésus et ils le prièrent instamment : Cet homme, disaient-ils, mérite vraiment que tu lui accordes cette faveur. En effet, il aime notre peuple : il a même fait bâtir notre synagogue à ses frais.

Jésus partit avec eux. Il n’était plus qu’à une faible distance de la maison quand l’officier envoya des amis pour lui dire : Seigneur, ne te donne pas tant de peine, car je ne remplis pas les conditions[p] pour te recevoir dans ma maison. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas osé venir en personne te trouver. Mais, dis un mot et mon serviteur sera guéri. Car, moi-même, je suis un officier subalterne, mais j’ai des soldats sous mes ordres, et quand je dis à l’un : « Va ! », il va. Quand je dis à un autre : « Viens ! », il vient. Quand je dis à mon esclave : « Fais ceci ! », il le fait.

En entendant ces paroles, Jésus fut rempli d’admiration pour cet officier : il se tourna vers la foule qui le suivait et dit : Je vous l’assure, nulle part en Israël, je n’ai trouvé une telle foi !

10 Les envoyés de l’officier s’en retournèrent alors à la maison où ils trouvèrent l’esclave en bonne santé.

11 Ensuite[q], Jésus se rendit dans une ville appelée Naïn[r]. Ses disciples et une grande foule l’accompagnaient. 12 Comme il arrivait à la porte de la ville, il rencontra un convoi funèbre : on enterrait le fils unique d’une veuve. Beaucoup d’habitants de la ville suivaient le cortège. 13 Le Seigneur vit la veuve et il fut pris de pitié pour elle ; il lui dit : Ne pleure pas !

14 Puis il s’approcha de la civière et posa sa main sur elle. Les porteurs s’arrêtèrent.

– Jeune homme, dit-il, je te l’ordonne, lève-toi !

15 Le mort se redressa, s’assit et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère. 16 Saisis d’une profonde crainte, tous les assistants louaient Dieu et disaient : Un grand prophète est apparu parmi nous !

Et ils ajoutaient : Dieu est venu prendre soin de son peuple !

17 Cette déclaration concernant Jésus se répandit dans toute la Judée et dans les régions environnantes.

Jésus et Jean-Baptiste(N)

18 Jean fut informé par ses disciples de tout ce qui se passait. Il appela alors deux d’entre eux 19 et les envoya auprès du Seigneur pour demander : Es-tu celui qui devait venir[s], ou bien devons-nous en attendre un autre ?

20 Ces hommes se présentèrent à Jésus et lui dirent : C’est Jean-Baptiste qui nous envoie. Voici ce qu’il te fait demander : « Es-tu celui qui devait venir, ou bien devons-nous en attendre un autre ? »

21 Or, au moment où ils arrivaient, Jésus guérit plusieurs personnes de diverses maladies et infirmités. Il délivra des gens qui étaient sous l’emprise d’esprits mauvais et rendit la vue à plusieurs aveugles. 22 Il répondit alors aux envoyés : Retournez auprès de Jean et racontez-lui ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les paralysés marchent normalement, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres[t]. 23 Heureux celui qui ne perdra pas la foi à cause de moi !

24 Après le départ des messagers de Jean, Jésus saisit cette occasion pour parler de Jean à la foule : Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité çà et là par le vent ? 25 Qui donc êtes-vous allés voir ? Un homme habillé avec élégance ? Ceux qui portent des habits somptueux et qui vivent dans le luxe habitent les palais royaux. 26 Mais qu’êtes-vous donc allés voir au désert ? Un prophète ? Oui, assurément, et même bien plus qu’un prophète, c’est moi qui vous le dis. 27 Car c’est celui dont il est écrit :

J’enverrai mon messager devant toi,
il te préparera le chemin[u] .

28 Je vous l’assure : parmi tous les hommes qui sont nés d’une femme, il n’y en a pas de plus grand que Jean. Et pourtant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui.

(Mt 11.16-19)

29 Tous les gens du peuple et tous les collecteurs d’impôts qui ont écouté le message de Jean et se sont fait baptiser par lui ont reconnu que Dieu est juste. 30 Mais les pharisiens et les enseignants de la Loi, qui ont refusé de se faire baptiser par lui, ont rejeté la volonté de Dieu à leur égard.

31 A qui donc pourrais-je comparer les gens de notre temps ? A qui ressemblent-ils ? 32 Ils sont comme des enfants assis sur la place du marché qui se crient les uns aux autres :

Quand nous avons joué de la flûte,
vous n’avez pas dansé !
Et quand nous avons chanté des airs de deuil,
vous ne vous êtes pas mis à pleurer !

33 En effet, Jean-Baptiste est venu, il ne mangeait pas de pain, il ne buvait pas de vin. Qu’avez-vous dit alors ? « Il a un démon en lui ! ».

34 Le Fils de l’homme est venu, il mange et boit, et vous vous écriez : « Cet homme ne pense qu’à faire bonne chère et à boire du vin, il est l’ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs notoires. »

35 Cependant, la sagesse de Dieu est reconnue comme telle par ceux qui la reçoivent.

L’amour, fruit du pardon

36 Un pharisien invita Jésus à manger. Jésus se rendit chez lui et se mit à table. 37 Survint une femme connue dans la ville pour sa vie dissolue. Comme elle avait appris que Jésus mangeait chez le pharisien, elle avait apporté un flacon d’albâtre[v] rempli de parfum. 38 Elle se tint derrière lui, à ses pieds[w]. Elle pleurait ; elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus ; alors elle les essuya avec ses cheveux et, en les embrassant, elle versait le parfum sur eux.

39 En voyant cela, le pharisien qui l’avait invité se dit : Si cet homme était vraiment un prophète, il saurait quelle est cette femme qui le touche, que c’est quelqu’un qui mène une vie dissolue.

40 Jésus lui répondit à haute voix : Simon, j’ai quelque chose à te dire.

– Oui, Maître, parle, répondit le pharisien.

41 – Il était une fois un prêteur à qui deux hommes devaient de l’argent. Le premier devait cinq cents pièces d’argent ; le second cinquante[x]. 42 Comme ni l’un ni l’autre n’avaient de quoi rembourser leur dette, il fit cadeau à tous deux de ce qu’ils lui devaient. A ton avis, lequel des deux l’aimera le plus ?

43 Simon répondit : Celui, je suppose, auquel il aura remis la plus grosse dette.

– Voilà qui est bien jugé, lui dit Jésus.

44 Puis, se tournant vers la femme, il reprit : Tu vois cette femme ? Eh bien, quand je suis entré dans ta maison, tu ne m’as pas apporté d’eau pour me laver les pieds[y] ; mais elle, elle me les a arrosés de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. 45 Tu ne m’as pas accueilli en m’embrassant, mais elle, depuis que je suis entré, elle n’a cessé de couvrir mes pieds de baisers. 46 Tu n’as pas versé d’huile parfumée sur ma tête, mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds. 47 C’est pourquoi je te le dis : ses nombreux péchés lui ont été pardonnés, c’est pour cela qu’elle m’a témoigné tant d’amour. Mais celui qui a eu peu de choses à se faire pardonner ne manifeste que peu d’amour !

48 Puis il dit à la femme : Tes péchés te sont pardonnés.

49 Les autres invités se dirent en eux-mêmes : « Qui est donc cet homme qui ose pardonner les péchés ? »

50 Mais Jésus dit à la femme : Parce que tu as cru en moi, tu es sauvée ; va en paix.

Ceux qui accompagnaient Jésus

Quelque temps après, Jésus se rendit dans les villes et les villages pour y proclamer et annoncer la Bonne Nouvelle du royaume de Dieu. Il était accompagné des Douze et de quelques femmes qu’il avait délivrées d’esprits mauvais et guéries de diverses maladies : Marie, appelée Marie de Magdala[z], dont il avait chassé sept démons, Jeanne, la femme de Chuza, administrateur d’Hérode, Suzanne et plusieurs autres. Elles assistaient Jésus et ses disciples de leurs biens.

La parabole du semeur(O)

Une grande foule, ayant afflué de chaque ville, s’était rassemblée autour de lui. Alors Jésus leur raconta cette parabole : Un semeur sortit pour faire ses semailles. Pendant qu’il répandait sa semence, des grains tombèrent au bord du chemin, furent piétinés par les passants, et les oiseaux du ciel les mangèrent. D’autres tombèrent sur de la pierre. A peine eurent-ils germé que les petits plants séchèrent parce que le sol n’était pas assez humide. D’autres grains tombèrent au milieu des ronces ; celles-ci poussèrent en même temps que les bons plants et les étouffèrent. Mais d’autres tombèrent dans la bonne terre ; ils germèrent et donnèrent du fruit : chaque grain en produisit cent autres.

Et Jésus ajouta : Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende !

(Mt 13.10-13 ; Mc 4.10-12)

Les disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole.

10 Il leur dit : Vous avez reçu le privilège de connaître les secrets du royaume de Dieu, mais pour les autres, ces choses sont dites en paraboles. Ainsi, bien qu’ils regardent, ils ne voient pas ; bien qu’ils entendent, ils ne comprennent pas[aa].

(Mt 13.18-23 ; Mc 4.13-20)

11 Voici donc le sens de cette parabole : La semence, c’est la Parole de Dieu. 12 « Au bord du chemin » : ce sont les personnes qui écoutent la Parole, mais le diable vient l’arracher de leur cœur pour les empêcher de croire et d’être sauvées.

13 « Sur de la pierre » : ce sont ceux qui entendent la Parole et l’acceptent avec joie ; mais, comme ils ne la laissent pas prendre racine en eux, leur foi est passagère. Lorsque survient l’épreuve, ils abandonnent tout.

14 « La semence tombée au milieu des ronces » représente ceux qui ont écouté la Parole, mais en qui elle est étouffée par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, de sorte qu’elle ne donne pas de fruit.

15 Enfin, « la semence tombée dans la bonne terre », ce sont ceux qui, ayant écouté la Parole, la retiennent dans un cœur honnête et bien disposé. Ils persévèrent et ainsi portent du fruit.

La parabole de la lampe(P)

16 Personne n’allume une lampe pour la cacher sous un récipient, ou la mettre sous un lit ; on la place, au contraire, sur un pied de lampe pour que ceux qui entrent dans la pièce voient la lumière. 17 Tout ce qui est caché maintenant finira par être mis en lumière, et tout ce qui demeure secret sera finalement connu et paraîtra au grand jour.

18 Faites donc attention à la manière dont vous écoutez, car à celui qui a, on donnera encore davantage ; mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il croit avoir.

La vraie famille de Jésus(Q)

19 La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver ; mais ils ne purent pas l’approcher à cause de la foule. 20 On lui fit dire : Ta mère et tes frères sont là-dehors et ils voudraient te voir.

21 Mais Jésus leur répondit : Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui font ce qu’elle demande.

Plus fort que la tempête(R)

22 Un jour, Jésus monta dans un bateau avec ses disciples et leur dit : Passons de l’autre côté du lac !

Ils gagnèrent le large. 23 Pendant la traversée, Jésus s’assoupit. Soudain, un vent violent se leva sur le lac. L’eau envahit le bateau. La situation devenait périlleuse. 24 Les disciples s’approchèrent de Jésus et le réveillèrent en criant : Maître, Maître, nous sommes perdus !

Il se réveilla et parla sévèrement au vent et aux flots tumultueux : ils s’apaisèrent, et le calme se fit. 25 Alors il dit à ses disciples : Où est donc votre foi ?

Quant à eux, ils étaient saisis de crainte et d’étonnement, et ils se disaient les uns aux autres : Qui est donc cet homme ? Voyez : il commande même aux vents et aux vagues, et il s’en fait obéir !

Plus fort que les démons(S)

26 Ils abordèrent dans la région de Gérasa[ab], située en face de la Galilée[ac]. 27 Au moment où Jésus mettait pied à terre, un homme de la ville, qui avait plusieurs démons en lui, vint à sa rencontre. Depuis longtemps déjà, il ne portait plus de vêtements et demeurait, non dans une maison, mais au milieu des tombeaux. 28 Quand il vit Jésus, il se jeta à ses pieds en criant de toutes ses forces : Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut ? Je t’en supplie : ne me tourmente pas !

29 Il parlait ainsi parce que Jésus commandait à l’esprit mauvais de sortir de cet homme. En effet, bien des fois, l’esprit s’était emparé de lui ; on l’avait alors lié avec des chaînes et on lui avait mis les fers aux pieds pour le contenir ; mais il cassait tous ses liens, et le démon l’entraînait dans des lieux déserts. 30 Jésus lui demanda : Quel est ton nom ?

– Légion[ad], répondit-il.

Car une multitude de démons étaient entrés en lui. 31 Ces démons supplièrent Jésus de ne pas leur ordonner d’aller dans l’abîme. 32 Or, près de là, un important troupeau de porcs était en train de paître sur la montagne. Les démons supplièrent Jésus de leur permettre d’entrer dans ces porcs. Il le leur permit. 33 Les démons sortirent donc de l’homme et entrèrent dans les porcs. Aussitôt, le troupeau s’élança du haut de la pente et se précipita dans le lac, où il se noya.

34 Quand les gardiens du troupeau virent ce qui était arrivé, ils s’enfuirent et allèrent raconter la chose dans la ville et dans les fermes. 35 Les gens vinrent se rendre compte de ce qui s’était passé. Ils arrivèrent auprès de Jésus et trouvèrent, assis à ses pieds, l’homme dont les démons étaient sortis. Il était habillé et tout à fait sain d’esprit. Alors la crainte s’empara d’eux. 36 Ceux qui avaient assisté à la scène leur rapportèrent comment cet homme, qui était sous l’emprise des démons, avait été délivré.

37 Là-dessus, toute la population du territoire des Géraséniens, saisie d’une grande crainte, demanda à Jésus de partir de chez eux. Il remonta donc dans le bateau et repartit. 38 L’homme qui avait été libéré des esprits mauvais lui demanda s’il pouvait l’accompagner, mais Jésus le renvoya en lui disant :

39 Rentre chez toi, et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi !

Alors cet homme partit proclamer dans la ville entière tout ce que Jésus avait fait pour lui.

Plus fort que la maladie et la mort(T)

40 A son retour en Galilée, Jésus fut accueilli par la foule, car tous l’attendaient. 41 A ce moment survint un homme appelé Jaïrus. C’était le responsable de la synagogue. Il se jeta aux pieds de Jésus et le supplia de venir chez lui : 42 sa fille unique, âgée d’environ douze ans, était en train de mourir. Jésus partit donc pour se rendre chez lui. Cependant, la foule se pressait autour de lui.

43 Il y avait là une femme atteinte d’hémorragies depuis douze ans et qui avait dépensé tout son bien chez les médecins[ae] sans que personne ait pu la guérir. 44 Elle s’approcha de Jésus par-derrière et toucha la frange[af] de son vêtement. Aussitôt, son hémorragie cessa.

45 – Qui m’a touché ? demanda Jésus.

Comme tous s’en défendaient, Pierre lui dit : Voyons, Maître, la foule t’entoure et te presse de tous côtés.

46 Mais il répondit : Quelqu’un m’a touché ; j’ai senti qu’une force sortait de moi.

47 En voyant que son geste n’était pas passé inaperçu, la femme s’avança toute tremblante, se jeta aux pieds de Jésus et expliqua devant tout le monde pour quelle raison elle l’avait touché, et comment elle avait été instantanément guérie. 48 Jésus lui dit : Ma fille, parce que tu as eu foi en moi, tu es guérie[ag], va en paix.

49 Il parlait encore quand quelqu’un arriva de chez le responsable de la synagogue et lui dit : Ta fille vient de mourir, n’importune plus le Maître !

50 En entendant cela, Jésus dit à Jaïrus : Ne crains pas, crois seulement : ta fille guérira[ah].

51 Une fois arrivé à la maison, il ne permit à personne d’entrer avec lui, sauf à Pierre, Jean et Jacques, ainsi qu’au père et à la mère de l’enfant. 52 Ce n’était partout que pleurs et lamentations. Jésus dit : Ne pleurez pas ; elle n’est pas morte, elle est seulement endormie.

53 Les gens se moquaient de lui, car ils savaient qu’elle était morte. 54 Alors Jésus prit la main de la fillette et dit d’une voix forte : Mon enfant, lève-toi !

55 Elle revint à la vie et se mit aussitôt debout ; alors Jésus ordonna de lui donner à manger. 56 Les parents de la jeune fille étaient stupéfaits. Mais Jésus leur recommanda de ne dire à personne ce qui s’était passé.

L’envoi des Douze(U)

Jésus réunit les Douze et leur donna le pouvoir et l’autorité de chasser tous les démons et de guérir les maladies. Ensuite il les envoya proclamer le royaume de Dieu et opérer des guérisons. Il leur donna les instructions suivantes : Ne prenez rien pour le voyage : ni bâton, ni sac, ni provisions, ni argent. N’emportez pas de tunique de rechange. Si vous entrez dans une maison, restez-y jusqu’à ce que vous quittiez la localité. Si personne ne veut vous recevoir, quittez la ville en secouant la poussière de vos pieds[ai] : cela constituera un témoignage contre eux.

Ainsi les disciples partirent. Ils allaient de village en village. Partout, ils annonçaient la Bonne Nouvelle de l’Evangile et guérissaient les malades.

Hérode est intrigué(V)

Hérode, le gouverneur de la province, apprit tout ce qui se passait. Il était embarrassé. En effet, certains disaient : C’est Jean-Baptiste qui est ressuscité ! D’autres disaient : C’est Elie qui a reparu. D’autres encore : C’est un des prophètes d’autrefois qui est revenu à la vie.

Mais Hérode se disait : Jean ? Je l’ai moi-même fait décapiter. Mais alors, qui est cet homme dont j’entends dire de si grandes choses ?

Et il cherchait à le rencontrer.

Avec cinq pains et deux poissons(W)

10 Les apôtres revinrent et racontèrent à Jésus tout ce qu’ils avaient fait. Il les prit alors avec lui et se retira à l’écart, du côté de la ville de Bethsaïda[aj]. 11 Mais les foules s’en aperçurent et le suivirent. Jésus leur fit bon accueil, il leur parla du royaume de Dieu et guérit ceux qui en avaient besoin.

12 Le jour commençait à baisser. Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent : Renvoie ces gens pour qu’ils aillent dans les villages et les hameaux des environs, où ils trouveront de quoi se loger et se ravitailler, car nous sommes ici dans un endroit désert.

13 Mais Jésus leur dit : Donnez-leur vous-mêmes à manger !

– Mais, répondirent-ils, nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons. Ou alors faut-il que nous allions acheter de la nourriture pour tout ce monde ?

14 Car il y avait bien là cinq mille hommes.

Jésus dit à ses disciples : Faites-les asseoir par groupes d’une cinquantaine de personnes.

15 C’est ce qu’ils firent, et ils installèrent ainsi tout le monde. 16 Alors Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, il leva les yeux vers le ciel et prononça la prière de bénédiction ; puis il les partagea et donna les morceaux à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. 17 Tout le monde mangea à satiété. On ramassa les morceaux qui restaient ; cela faisait douze paniers.

Qui est vraiment Jésus ?(X)

18 Un jour, Jésus priait à l’écart, et ses disciples étaient avec lui. Alors il les interrogea : Que disent les foules à mon sujet ? Qui suis-je d’après elles ?

19 Ils lui répondirent : Pour les uns, tu es Jean-Baptiste ; pour d’autres, Elie ; pour d’autres encore, l’un des prophètes d’autrefois qui serait ressuscité.

20 – Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis ?

Pierre prit la parole et dit : Le Messie, envoyé par Dieu.

21 Jésus leur ordonna formellement de ne le dire à personne.

22 Et il ajouta : Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup et soit rejeté par les responsables du peuple, les chefs des prêtres et les spécialistes de la Loi ; il doit être mis à mort et ressusciter le troisième jour.

Comment suivre Jésus(Y)

23 Puis, s’adressant à tous, il dit : Si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive. 24 En effet, celui qui est préoccupé de sauver sa vie, la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. 25 Si un homme parvient à posséder le monde entier, à quoi cela lui sert-il s’il se perd ou se détruit lui-même ?

Footnotes

  1. 4.16 N’importe quel membre juif de l’assistance pouvait être appelé à faire la lecture des livres de l’Ancien Testament durant le culte de la synagogue.
  2. 4.19 Es 61.1-2 cité selon l’ancienne version grecque.
  3. 4.26 1 R 17.9.
  4. 4.27 2 R 5.1-14.
  5. 4.34 Autre traduction : tu es venu pour nous détruire.
  6. 4.40 On attendait le coucher du soleil qui marquait la fin du sabbat pour transporter les malades, car il était interdit de le faire durant le jour du repos.
  7. 4.41 Jésus ne voulait pas être « accrédité » par les démons.
  8. 4.44 Certains manuscrits ont : Galilée.
  9. 5.1 Appelé aussi lac de Galilée.
  10. 5.14 Autres traductions : cela leur prouvera qui je suis ou cela prouvera à tous que tu es guéri ou cela prouvera à tous mon respect de la Loi.
  11. 6.1 Certains manuscrits ont : un second sabbat du premier mois, sabbat qui est proche de la moisson.
  12. 6.1 Voir Dt 23.26.
  13. 6.10 Certains manuscrits portent : puis il dit avec colère à cet homme.
  14. 6.15 Voir note Mt 10.4.
  15. 6.17 Tyr et Sidon étaient deux ports phéniciens des bords de la Méditerranée, au nord-ouest du pays d’Israël.
  16. 7.6 Ou : je ne suis pas digne. Voir Mt 8.8.
  17. 7.11 Certains manuscrits ont : le lendemain.
  18. 7.11 Ville du sud-est de la Galilée, à une douzaine de kilomètres de Nazareth.
  19. 7.19 Voir Mt 11.3 et la note.
  20. 7.22 Es 35.5 ; 61.1.
  21. 7.27 Ml 3.1.
  22. 7.37 Pierre blanchâtre dans laquelle on taillait des vases à parfum.
  23. 7.38 Comme dans toute l’Antiquité, les invités étaient allongés sur des sortes de divans, les pieds vers l’extérieur du cercle.
  24. 7.41 Il s’agit de deniers. Le denier représentait le salaire journalier d’un ouvrier agricole.
  25. 7.44 Ce que les règles de l’hospitalité lui suggéraient.
  26. 8.2 Magdala : village de la rive ouest du lac de Galilée.
  27. 8.10 Es 6.9.
  28. 8.26 Certains manuscrits ont : des Gadaréniens, et d’autres ont : des Gergéséniens.
  29. 8.26 Pays situé sur la rive est du lac de Galilée et habité par des non-Juifs.
  30. 8.30 La légion était un corps d’armée romain comptant 8 500 hommes.
  31. 8.43 Les mots : qui avait dépensé tout son bien chez les médecins sont absents de certains manuscrits.
  32. 8.44 Les Juifs portaient des franges à leur vêtement. Voir Dt 22.12.
  33. 8.48 Autre traduction : tu es sauvée.
  34. 8.50 Autre traduction : sera sauvée.
  35. 9.5 Secouer la poussière des pieds était un geste symbolique signifiant qu’on ne voulait plus avoir affaire avec les gens chez lesquels on avait séjourné.
  36. 9.10 Localité de la rive nord du lac de Galilée.